Avec les accords de libre-échange, le Japon plonge ses griffes dans le coeur de la biodiversité

Le gouvernement japonais utilise de plus en plus les accords de libre-échange (ALE) pour resserrer le contrôle qu'ont les grandes entreprises sur les semences et d'autres formes de biodiversité, cruciales pour l'alimentation, l'agriculture et la médecine. Ainsi, les deux contrats signés ce mois-ci avec le Chili et l’Indonésie, placent le Japon dans la grande ligue des nations qui utilisent les accords bilatéraux pour abolir la conservation des semences fermières.

Le gouvernement japonais utilise de plus en plus les accords de libre-échange (ALE) pour resserrer le contrôle qu'ont les grandes entreprises sur les semences et d'autres formes de biodiversité, cruciales pour l'alimentation, l'agriculture et la médecine. Ainsi, les deux contrats signés ce mois-ci avec le Chili et l’Indonésie, placent le Japon dans la grande ligue des nations qui utilisent les accords bilatéraux pour abolir la conservation des semences fermières.

Déclaration à l'issue du 3ème Forum annuel de COPAGEN

Déclaration à l’issue du 3ème Forum annuel de COPAGEN à Conakry (Guinée), du 23 au 28 juillet 2007

Déclaration à l’issue du 3ème Forum annuel de COPAGEN à Conakry (Guinée), du 23 au 28 juillet 2007

Le pouvoir des entreprises: les agrocarburants et l'expansion de l'agrobusiness

L’intérêt des multinationales pour les agrocarburants est passé au cours de ces quelques dernières années d’un trot nonchalant à une ruée échevelée. Pour les hommes d’affaires comme pour les hommes politiques, les agrocarburants représentent certainement l’une des plus acceptables des énergies “renouvelables” car ils peuvent facilement se caser dans l’économie basée sur le pétrole qui existe actuellement.  Mais ils offrent aussi des occasions de réaliser des profits dont le nouvel ordre du marché « vert » des affaires n’a pas tardé à s’emparer. D’énormes sommes d’argent affluent actuellement dans les projets d’agrocarburants dans le monde, avec des conséquences considérables.

L’intérêt des multinationales pour les agrocarburants est passé au cours de ces quelques dernières années d’un trot nonchalant à une ruée échevelée. Pour les hommes d’affaires comme pour les hommes politiques, les agrocarburants représentent certainement l’une des plus acceptables des énergies “renouvelables” car ils peuvent facilement se caser dans l’économie basée sur le pétrole qui existe actuellement.  Mais ils offrent aussi des occasions de réaliser des profits dont le nouvel ordre du marché « vert » des affaires n’a pas tardé à s’emparer. D’énormes sommes d’argent affluent actuellement dans les projets d’agrocarburants dans le monde, avec des conséquences considérables.

Les plantes cultivées pour l'énergie alternative et la prochaine génération d'agrocarburants

Il n'y a pas de mystère dans le coup de foudre de l'industrie biotech pour les agrocarburants. Davantage d'agrocarburants se traduit par une production plus importante de soja et de maïs hybride – ce qui signifie davantage de ventes de semences GM et de pesticides. Robert Fraley, le vice-président de Monsanto et co-inventeur de ses cultures Roundup Ready, a déclaré avec jubilation en public lors d'une récente exposition d'agrobusiness en Argentine que la croissance des agrocarburants était "inimaginable en termes de ce que cela allait signifier en surface pour le maïs et le soja".

Il n'y a pas de mystère dans le coup de foudre de l'industrie biotech pour les agrocarburants. Davantage d'agrocarburants se traduit par une production plus importante de soja et de maïs hybride – ce qui signifie davantage de ventes de semences GM et de pesticides. Robert Fraley, le vice-président de Monsanto et co-inventeur de ses cultures Roundup Ready, a déclaré avec jubilation en public lors d'une récente exposition d'agrobusiness en Argentine que la croissance des agrocarburants était "inimaginable en termes de ce que cela allait signifier en surface pour le maïs et le soja".

Le jatropha  l'agrocarburant des pauvres ?

Le jatropha curcas est un arbuste à fleurs rouge vif, natif d'Amérique centrale, que les commerçants portugais importèrent d’Afrique vers l’Asie comme plante décorative. Ses graines oléagineuses peuvent être utilisées pour produire du biodiesel. Puisqu'il pousse sur des sols pauvres, le jatropha est largement promu en Asie et en Afrique comme la plante idéale des petits cultivateurs. En Afrique et en Asie, il y a de sérieuses préoccupations au sujet de l'impact environnemental et social du jatropha. L’Australie occidentale l’a même interdit à cause de sa toxicité sur les humains et les animaux et à cause de sa capacité de devenir rapidement difficile à contrôler, une herbe envahissante.

Le jatropha curcas est un arbuste à fleurs rouge vif, natif d'Amérique centrale, que les commerçants portugais importèrent d’Afrique vers l’Asie comme plante décorative. Ses graines oléagineuses peuvent être utilisées pour produire du biodiesel. Puisqu'il pousse sur des sols pauvres, le jatropha est largement promu en Asie et en Afrique comme la plante idéale des petits cultivateurs. En Afrique et en Asie, il y a de sérieuses préoccupations au sujet de l'impact environnemental et social du jatropha. L’Australie occidentale l’a même interdit à cause de sa toxicité sur les humains et les animaux et à cause de sa capacité de devenir rapidement difficile à contrôler, une herbe envahissante.

La nouvelle ruée vers l'Afrique

L’Afrique, avec ses vastes terres et sa main-d’oeuvre bon marché, est une cible de choix pour les promoteurs d'agrocarburants. Comme aime à le souligner un certain groupe de pression européen favorable aux agrocarburants, rien que 15 pays africains – surnommés l’“OPEP vert” (voir carte) – réunissent ensemble une surface arable disponible aux cultures d’agrocarburant supérieure à la surface de l’Inde elle-même. Et déjà, sur ce continent, des millions d’hectares de terres soi-disant “en friche” ont été prospectées et affectées aux agrocarburants.

L’Afrique, avec ses vastes terres et sa main-d’oeuvre bon marché, est une cible de choix pour les promoteurs d'agrocarburants. Comme aime à le souligner un certain groupe de pression européen favorable aux agrocarburants, rien que 15 pays africains – surnommés l’“OPEP vert” (voir carte) – réunissent ensemble une surface arable disponible aux cultures d’agrocarburant supérieure à la surface de l’Inde elle-même. Et déjà, sur ce continent, des millions d’hectares de terres soi-disant “en friche” ont été prospectées et affectées aux agrocarburants.

Les agrocarburants en Amérique latine

L’Amérique du Sud est en train de devenir une zone clé pour les agrocarburants, que ce soit pour l’éthanol produit à base de canne à sucre, pour le biodiesel, produit à base d'huile de soja, ou même pour l’huile de palme, à un moindre degré. Les activistes latino-américains, qui furent les premiers à utiliser le terme agrocombustible (agrocarburant), ont également été parmi les premiers à dénoncer ce qui est en train de se produire. Ils expliquent ici, avec leurs propres mots, comment la ruée sur l’agrocarburant affecte leur continent.

L’Amérique du Sud est en train de devenir une zone clé pour les agrocarburants, que ce soit pour l’éthanol produit à base de canne à sucre, pour le biodiesel, produit à base d'huile de soja, ou même pour l’huile de palme, à un moindre degré. Les activistes latino-américains, qui furent les premiers à utiliser le terme agrocombustible (agrocarburant), ont également été parmi les premiers à dénoncer ce qui est en train de se produire. Ils expliquent ici, avec leurs propres mots, comment la ruée sur l’agrocarburant affecte leur continent.

La connexion soja en Amérique du Sud

En parallèle à l'expansion rapide de la production d'éthanol, largement fabriquée à partir de canne à sucre, l'Amérique du Sud commence aussi à jouer un rôle clé en tant que producteur de biodiesel. Le principal produit de départ est le soja et, pour les cultivateurs de soja et les multinationales céréalières, qui éprouvaient des difficultés dues à la surproduction, ce nouveau débouché est une véritable aubaine. Il leur donne le prétexte parfait pour continuer leur prise de contrôle sur le continent.

En parallèle à l'expansion rapide de la production d'éthanol, largement fabriquée à partir de canne à sucre, l'Amérique du Sud commence aussi à jouer un rôle clé en tant que producteur de biodiesel. Le principal produit de départ est le soja et, pour les cultivateurs de soja et les multinationales céréalières, qui éprouvaient des difficultés dues à la surproduction, ce nouveau débouché est une véritable aubaine. Il leur donne le prétexte parfait pour continuer leur prise de contrôle sur le continent.