L'aide en semences, l'agrobusiness et la crise alimentaire

La crise alimentaire mondiale, hâtivement définie par ceux qui sont au pouvoir comme un problème de production insuffisante, est devenue le Cheval de Troie par lequel les semences industrielles, les engrais et, subrepticement, les mécanismes du marché, pénètrent dans les pays pauvres. Comme l’expérience passée le montre, ce qui semble être une « aide en semences » à court terme peut masquer ce qui est en fait une « aide en agrobusiness » à long terme. Nous faisons le point ici sur ce qui est en train de se passer.

La crise alimentaire mondiale, hâtivement définie par ceux qui sont au pouvoir comme un problème de production insuffisante, est devenue le Cheval de Troie par lequel les semences industrielles, les engrais et, subrepticement, les mécanismes du marché, pénètrent dans les pays pauvres. Comme l’expérience passée le montre, ce qui semble être une « aide en semences » à court terme peut masquer ce qui est en fait une « aide en agrobusiness » à long terme. Nous faisons le point ici sur ce qui est en train de se passer.

Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière

La synergie actuelle entre la crise alimentaire et la crise financière a déclenché un nouvel « accaparement des terres » au niveau mondial. D’un côté, des gouvernements préoccupés par l’insécurité alimentaire qui recourent à des importations pour nourrir leurs populations s'emparent de vastes territoires agricoles à l’étranger pour assurer leur propre production alimentaire offshore. De l’autre, des sociétés agro-alimentaires et des investisseurs privés, affamés de profits dans un contexte d’aggravation de la crise financière, voient dans les investissements dans des terres agricoles à l’étranger une source de revenus importante et nouvelle. De ce fait, des terres agricoles fertiles sont de plus en plus privatisées et concentrées. Si elle devait rester incontrôlée, cette main basse sur les terres à l’échelle planétaire pourrait sonner le glas des petites exploitations agricoles et des moyens de subsistance ruraux dans bien des régions du monde.

La synergie actuelle entre la crise alimentaire et la crise financière a déclenché un nouvel « accaparement des terres » au niveau mondial. D’un côté, des gouvernements préoccupés par l’insécurité alimentaire qui recourent à des importations pour nourrir leurs populations s'emparent de vastes territoires agricoles à l’étranger pour assurer leur propre production alimentaire offshore. De l’autre, des sociétés agro-alimentaires et des investisseurs privés, affamés de profits dans un contexte d’aggravation de la crise financière, voient dans les investissements dans des terres agricoles à l’étranger une source de revenus importante et nouvelle. De ce fait, des terres agricoles fertiles sont de plus en plus privatisées et concentrées. Si elle devait rester incontrôlée, cette main basse sur les terres à l’échelle planétaire pourrait sonner le glas des petites exploitations agricoles et des moyens de subsistance ruraux dans bien des régions du monde.

La résistance aux multinationales : l'expérience des familles paysannes au Sud-Ouest Bénin

Depuis plusieurs décennies, les multinationales essaient par tous les moyens de contrôler la manière dont l’Afrique utilise ses ressources génétiques, ses semences en particulier. Les stratégies qu’elles ont employées incluent l’introduction d’intrants chimiques avec tous les problèmes que cela peut entraîner, l’adoption de lois nationales et/ou régionales inspirées pour la plupart des modèles européens et la mise en place de programmes soutenus par les Etats-Unis, tels que la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (l’AGOA) ou le Fonds pour les défis du millénaire  (le Millennium Challenge Account ou MCA). Les communautés locales, en revanche, résistent avec calme et dignité en transmettant leurs propres pratiques agricoles de génération en génération. Des exemples relevés durant un voyage au Sud-Ouest Bénin montrent ainsi comment les communautés parviennent encore à contrôler leur utilisation des semences et à gérer leurs ressources génétiques.

Depuis plusieurs décennies, les multinationales essaient par tous les moyens de contrôler la manière dont l’Afrique utilise ses ressources génétiques, ses semences en particulier. Les stratégies qu’elles ont employées incluent l’introduction d’intrants chimiques avec tous les problèmes que cela peut entraîner, l’adoption de lois nationales et/ou régionales inspirées pour la plupart des modèles européens et la mise en place de programmes soutenus par les Etats-Unis, tels que la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (l’AGOA) ou le Fonds pour les défis du millénaire  (le Millennium Challenge Account ou MCA). Les communautés locales, en revanche, résistent avec calme et dignité en transmettant leurs propres pratiques agricoles de génération en génération. Des exemples relevés durant un voyage au Sud-Ouest Bénin montrent ainsi comment les communautés parviennent encore à contrôler leur utilisation des semences et à gérer leurs ressources génétiques.

Leçons d'une Révolution verte en Afrique du Sud

Le dernier plan de sauvegarde pour l'Afrique est de nouveau une Révolution verte. GRAIN, avec un grand nombre d'autres, a écrit et commenté abondamment sur l'Alliance pour une révolution verte pour l'Afrique (AGRA) et sur les impacts qu'il aura dans le continent.[1] En attendant, ce modèle de Révolution verte a déjà été mis en place ces cinq dernières années dans la province orientale du Cape en Afrique du Sid. Cela nous fournit un exemple et une indication des résultats probables d'une telle approche dans d'autres endroits d'Afrique.

Le dernier plan de sauvegarde pour l'Afrique est de nouveau une Révolution verte. GRAIN, avec un grand nombre d'autres, a écrit et commenté abondamment sur l'Alliance pour une révolution verte pour l'Afrique (AGRA) et sur les impacts qu'il aura dans le continent.[1] En attendant, ce modèle de Révolution verte a déjà été mis en place ces cinq dernières années dans la province orientale du Cape en Afrique du Sid. Cela nous fournit un exemple et une indication des résultats probables d'une telle approche dans d'autres endroits d'Afrique.

Les exportations alimentaires et les accords de libre-échange

On n'accorde peu d'attention au fait que les accords de libre-échange contiennent des clauses du type de celles-ci: "... aucune des Parties ne pourra adopter ou maintenir une interdiction ou une restriction à l'importation d'un produit d'une autre Partie ou à l'exportation ou à la vente pour exportation d'un produit destiné au territoire d'une autre Partie...". Donc les gouvernements savent qu'ils renoncent à leur droit de contrôler les exportations et les importations de produits alimentaires dès lors qu'ils signent les ALE.

On n'accorde peu d'attention au fait que les accords de libre-échange contiennent des clauses du type de celles-ci: "... aucune des Parties ne pourra adopter ou maintenir une interdiction ou une restriction à l'importation d'un produit d'une autre Partie ou à l'exportation ou à la vente pour exportation d'un produit destiné au territoire d'une autre Partie...". Donc les gouvernements savent qu'ils renoncent à leur droit de contrôler les exportations et les importations de produits alimentaires dès lors qu'ils signent les ALE.

Sécurité sanitaire : les dés sont pipés

Au fur et à mesure des avancées de l’offensive néolibérale et de la disparition des mesures quantitatives de protection des marchés locaux, comme les droits de douane et les quotas, les grandes puissances industrielles ont recours à des mesures qualitatives comme les réglementations sur la sécurité sanitaire des aliments pour continuer à fausser le jeu de la concurrence à leur avantage. Sur la scène de la sécurité sanitaire, les États-Unis comme l’UE tentent de faire adopter leurs normes par les autres pays. Pour Washington, dont le propre système de sécurité sanitaire est souvent accusé de laxisme, c’est une manière d’amener les pays à accepter les OGM et les inspections sur la sécurité sanitaire des viandes. Pour Bruxelles, dont les normes de sécurité sanitaire ont bien meilleure réputation, cela se traduit par l’imposition de normes très strictes à des pays qui ne peuvent les respecter. Les accords de libre échange (ALE) bilatéraux sont devenus un instrument privilégié pour faire passer les changements.

Au fur et à mesure des avancées de l’offensive néolibérale et de la disparition des mesures quantitatives de protection des marchés locaux, comme les droits de douane et les quotas, les grandes puissances industrielles ont recours à des mesures qualitatives comme les réglementations sur la sécurité sanitaire des aliments pour continuer à fausser le jeu de la concurrence à leur avantage. Sur la scène de la sécurité sanitaire, les États-Unis comme l’UE tentent de faire adopter leurs normes par les autres pays. Pour Washington, dont le propre système de sécurité sanitaire est souvent accusé de laxisme, c’est une manière d’amener les pays à accepter les OGM et les inspections sur la sécurité sanitaire des viandes. Pour Bruxelles, dont les normes de sécurité sanitaire ont bien meilleure réputation, cela se traduit par l’imposition de normes très strictes à des pays qui ne peuvent les respecter. Les accords de libre échange (ALE) bilatéraux sont devenus un instrument privilégié pour faire passer les changements.

Les accords de libre-échange entre l'Amérique latine et l'Union européenne : une nouvelle forme de domination

C’est une véritable épidémie d’“accords d’association” et d’“accords de coopération” que l’Union européenne (UE) est en train de négocier à travers le monde. Outre la trentaine d’accords déjà signés, l’UE négocie encore, ou est sur le point de le faire, d’autres accords avec plus de quarante pays. Dans l’idée d’encourager un débat public sur ces accords, nous présentons ici une analyse des conséquences et de l’ampleur de certains des accords qui ont déjà été signés. Nous analysons également les implications de certains documents publiés au cours des deux dernières années par l’Union Européenne : On y trouve clairement exposées les stratégies et les intentions qui sous-tendent les négociations.

C’est une véritable épidémie d’“accords d’association” et d’“accords de coopération” que l’Union européenne (UE) est en train de négocier à travers le monde. Outre la trentaine d’accords déjà signés, l’UE négocie encore, ou est sur le point de le faire, d’autres accords avec plus de quarante pays. Dans l’idée d’encourager un débat public sur ces accords, nous présentons ici une analyse des conséquences et de l’ampleur de certains des accords qui ont déjà été signés. Nous analysons également les implications de certains documents publiés au cours des deux dernières années par l’Union Européenne : On y trouve clairement exposées les stratégies et les intentions qui sous-tendent les négociations.