Dernières infos de GRAIN

De Cochabamba à Cancún : il est urgent de trouver de véritables solutions à la crise climatique

Après la débâcle du sommet de Copenhague sur le climat en 2009, le gouvernement bolivien a pris une initiative peu commune : il a appelé « les peuples du monde, les mouvements sociaux et tous les défenseurs de la Terre-Mère » à se rassembler, pour analyser les causes sous-jacentes de la crise climatique et essayer de formuler ce qui doit être fait. Ce rassemblement a eu lieu en avril 2010 à Cochabamba, en Bolivie, et a réuni plus de 35 000 personnes venues du monde entier. Pour une fois, les « peuples » - et non pas les gouvernements - occupaient le centre de la scène et leurs délibérations et leurs conclusions fournissent une base solide qui permet d’aller de l’avant. Si seulement les gouvernements étaient capables d’écouter ! Dans cet article, nous avons choisi de nous concentrer sur les liens mis en évidence à Cochabamba entre le climat, l’alimentation et l’agriculture.

Après la débâcle du sommet de Copenhague sur le climat en 2009, le gouvernement bolivien a pris une initiative peu commune : il a appelé « les peuples du monde, les mouvements sociaux et tous les défenseurs de la Terre-Mère » à se rassembler, pour analyser les causes sous-jacentes de la crise climatique et essayer de formuler ce qui doit être fait. Ce rassemblement a eu lieu en avril 2010 à Cochabamba, en Bolivie, et a réuni plus de 35 000 personnes venues du monde entier. Pour une fois, les « peuples » - et non pas les gouvernements - occupaient le centre de la scène et leurs délibérations et leurs conclusions fournissent une base solide qui permet d’aller de l’avant. Si seulement les gouvernements étaient capables d’écouter ! Dans cet article, nous avons choisi de nous concentrer sur les liens mis en évidence à Cochabamba entre le climat, l’alimentation et l’agriculture.

Le Hoodia : beaucoup de baratin

Il y a près de 20 ans que la Convention sur la diversité biologique (CDB) a été signée. Aujourd’hui il semble qu’un accord sur l’une de ses propositions centrales – la mise en place d’un régime qui réglementerait l’accès et le partage équitables des bénéfices de la biodiversité - soit à portée de main. En octobre, les Parties doivent se rencontrer au Japon et sont censées se mettre d’accord sur un texte final. Entre temps, au niveau national, les gouvernements ont commencé à légiférer sur le sujet. Dans l’article qui suit, Rachel Wynberg analyse en quoi consiste ce partage des bénéfices pour les San, un peuple d’Afrique australe, qui ont vu leur cactus Hoodia prendre soudain une forte valeur commerciale.

Il y a près de 20 ans que la Convention sur la diversité biologique (CDB) a été signée. Aujourd’hui il semble qu’un accord sur l’une de ses propositions centrales – la mise en place d’un régime qui réglementerait l’accès et le partage équitables des bénéfices de la biodiversité - soit à portée de main. En octobre, les Parties doivent se rencontrer au Japon et sont censées se mettre d’accord sur un texte final. Entre temps, au niveau national, les gouvernements ont commencé à légiférer sur le sujet. Dans l’article qui suit, Rachel Wynberg analyse en quoi consiste ce partage des bénéfices pour les San, un peuple d’Afrique australe, qui ont vu leur cactus Hoodia prendre soudain une forte valeur commerciale.

Le rapport de la Banque mondiale sur l’accaparement des terres : au-delà du rideau de fumée

Le 7 septembre 2010, la Banque mondiale a publié son rapport très attendu sur l’accaparement des terres agricoles au niveau mondial. Du point de vue de GRAIN, ce rapport est à la fois une déception et un échec. Très peu de données nouvelles et précises sont présentées sur la manière dont ces transactions d’accaparement des terres se concrétisent sur le terrain. Les résultats que la Banque expose effectivement (qui indiquent que la tendance à l’accaparement des terres est très forte et en progression, que les communautés n’en bénéficient pas et que les conditions dans lesquelles se réalisent ces accords sont tout à fait déplorables) corroborent ce que beaucoup disent depuis déjà deux ans. Il n’y a même aucune mention réelle de la façon dont la Banque est directement impliquée. En grande partie, ce rapport déploie un rideau de fumée sur les potentiels et les opportunités, ce qui ne peut que nous amener à conclure qu’il y a un énorme décalage entre ce que dit la Banque mondiale, ce qui se passe sur le terrain et ce qui est vraiment nécessaire. En ce moment, de nombreux gouvernements et organisations de la société civile demandent à ce qu’on mette un frein d’une manière ou d’une autre à cet accaparement des terres, un aspect que l’étude ignore pour l’essentiel. Traduciones: English   Español

Le 7 septembre 2010, la Banque mondiale a publié son rapport très attendu sur l’accaparement des terres agricoles au niveau mondial. Du point de vue de GRAIN, ce rapport est à la fois une déception et un échec. Très peu de données nouvelles et précises sont présentées sur la manière dont ces transactions d’accaparement des terres se concrétisent sur le terrain. Les résultats que la Banque expose effectivement (qui indiquent que la tendance à l’accaparement des terres est très forte et en progression, que les communautés n’en bénéficient pas et que les conditions dans lesquelles se réalisent ces accords sont tout à fait déplorables) corroborent ce que beaucoup disent depuis déjà deux ans. Il n’y a même aucune mention réelle de la façon dont la Banque est directement impliquée. En grande partie, ce rapport déploie un rideau de fumée sur les potentiels et les opportunités, ce qui ne peut que nous amener à conclure qu’il y a un énorme décalage entre ce que dit la Banque mondiale, ce qui se passe sur le terrain et ce qui est vraiment nécessaire. En ce moment, de nombreux gouvernements et organisations de la société civile demandent à ce qu’on mette un frein d’une manière ou d’une autre à cet accaparement des terres, un aspect que l’étude ignore pour l’essentiel. Traduciones: English   Español

Vingt ans de lutte pour les semences et la souveraineté alimentaire

Un vingtième anniversaire, ça demande réflexion : réflexion sur nos origines, sur les chemins empruntés et les défis qui nous attendent. Sans prétendre faire une analyse exhaustive, nous essayerons ici de vous présenter quelques éléments de discussion. Pour ce faire, nous avons parlé à une bonne partie de ceux qui nous ont accompagnés au cours des deux dernières décennies et nous leur avons demandé quels chemins ils avaient suivi de leur côté et comment ils voient la lutte pour améliorer le système alimentaire et parvenir à un monde meilleur. Certaines de leurs réponses sont inclues dans l’article et dans les encadrés.

Un vingtième anniversaire, ça demande réflexion : réflexion sur nos origines, sur les chemins empruntés et les défis qui nous attendent. Sans prétendre faire une analyse exhaustive, nous essayerons ici de vous présenter quelques éléments de discussion. Pour ce faire, nous avons parlé à une bonne partie de ceux qui nous ont accompagnés au cours des deux dernières décennies et nous leur avons demandé quels chemins ils avaient suivi de leur côté et comment ils voient la lutte pour améliorer le système alimentaire et parvenir à un monde meilleur. Certaines de leurs réponses sont inclues dans l’article et dans les encadrés.

L’agrobusiness dans le monde : deux décennies de pillage

Avec cet aperçu de l’expansion de l’agrobusiness dans le système alimentaire mondial au cours des vingt dernières années, nous amorçons une réflexion sur ce qu’on peut attendre de ces entreprises dans les années à venir.

Avec cet aperçu de l’expansion de l’agrobusiness dans le système alimentaire mondial au cours des vingt dernières années, nous amorçons une réflexion sur ce qu’on peut attendre de ces entreprises dans les années à venir.

Les paysans haïtiens veulent en finir avec le néolibéralisme

Les organisations paysannes sont en colère contre les autorités haïtiennes pour avoir permis aux multinationales et aux grandes sociétés de profiter de la reconstruction post-séisme pour augmenter encore la dépendance du pays vis-à-vis du monde extérieur. Ils réclament à la place un programme radical de reconstruction agricole, destiné à remettre sur pied une paysannerie ravagée. Cette reconstruction serait fondée sur la souveraineté alimentaire.

Les organisations paysannes sont en colère contre les autorités haïtiennes pour avoir permis aux multinationales et aux grandes sociétés de profiter de la reconstruction post-séisme pour augmenter encore la dépendance du pays vis-à-vis du monde extérieur. Ils réclament à la place un programme radical de reconstruction agricole, destiné à remettre sur pied une paysannerie ravagée. Cette reconstruction serait fondée sur la souveraineté alimentaire.

Semences de la biodiversité, juin 2010

Premier numéro du bulletin trimestriel d’information de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN).

Premier numéro du bulletin trimestriel d’information de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN).

La Banque mondiale sur la sellette

Il s’est passé quelque chose de bizarre la semaine dernière. En effet, beaucoup  pensaient que le 26 avril 2010, à l’occasion de sa conférence annuelle sur les questions foncières à Washington, la Banque mondiale allait rendre publique son étude, très attendue, sur l’accaparement des terres. C’est du moins l’information qui avait été donnée à GRAIN et à de nombreux journalistes. C’est également ce qu’attendaient les personnes qui ont mené l’étude. Mais les choses se sont passées différemment.

Il s’est passé quelque chose de bizarre la semaine dernière. En effet, beaucoup  pensaient que le 26 avril 2010, à l’occasion de sa conférence annuelle sur les questions foncières à Washington, la Banque mondiale allait rendre publique son étude, très attendue, sur l’accaparement des terres. C’est du moins l’information qui avait été donnée à GRAIN et à de nombreux journalistes. C’est également ce qu’attendaient les personnes qui ont mené l’étude. Mais les choses se sont passées différemment.

Pleins feux sur les OGM en Asie

Ce qui est “public” est censé être pour le peuple. Cependant, comme en témoigne la recherche asiatique sur les cultures Bt, la recherche agricole dite publique est de moins en moins concernée par les besoins des gens ordinaires et des petits producteurs, et toujours plus  à la merci de la science et des intérêts des grandes entreprises. La récente controverse sur l’aubergine Bt dans certains pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que la recherche sur le riz Bt dans le secteur public chinois, montrent bien que les gouvernements et les entreprises, qu’ils soient en concurrence ou en collaboration, introduisent de force les mêmes OGM dans les fermes asiatiques et dans l’alimentation. Ceci provoque un changement de perception fondamental de ce que représente la recherche agricole publique : les gens commencent à se rendre compte que leurs universités agricoles et leurs instituts de recherche publics ne sont pas nécessairement de leur côté.

Ce qui est “public” est censé être pour le peuple. Cependant, comme en témoigne la recherche asiatique sur les cultures Bt, la recherche agricole dite publique est de moins en moins concernée par les besoins des gens ordinaires et des petits producteurs, et toujours plus  à la merci de la science et des intérêts des grandes entreprises. La récente controverse sur l’aubergine Bt dans certains pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que la recherche sur le riz Bt dans le secteur public chinois, montrent bien que les gouvernements et les entreprises, qu’ils soient en concurrence ou en collaboration, introduisent de force les mêmes OGM dans les fermes asiatiques et dans l’alimentation. Ceci provoque un changement de perception fondamental de ce que représente la recherche agricole publique : les gens commencent à se rendre compte que leurs universités agricoles et leurs instituts de recherche publics ne sont pas nécessairement de leur côté.

Pour un arrêt immédiat de l’accaparement de terres

Disons NON aux principes promus par la Banque mondiale en vue d’ investissements « responsables » de la part des entreprises agro-alimentaires! Une lettre pour la Banque mondiale

Disons NON aux principes promus par la Banque mondiale en vue d’ investissements « responsables » de la part des entreprises agro-alimentaires! Une lettre pour la Banque mondiale

Le Millennium Challenge Corporation américain : l’Afrique livrée au big business

Le Millennium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement américain. Comme le montrent clairement ses projets fonciers expérimentés au Mali, au Ghana, au Mozambique et au Bénin, le MCC joue un rôle clé dans la marchandisation des terres agricoles africaines et dans leur ouverture à l’agrobusiness américain.

Le Millennium Challenge Corporation (MCC) du gouvernement américain. Comme le montrent clairement ses projets fonciers expérimentés au Mali, au Ghana, au Mozambique et au Bénin, le MCC joue un rôle clé dans la marchandisation des terres agricoles africaines et dans leur ouverture à l’agrobusiness américain.

Résistance à Gambela contre l’accaparement des terres

L’Éthiopie est aujourd’hui l’une des principales cibles de la ruée sur les terres agricoles dans le monde. Le gouvernement éthiopien a déclaré publiquement qu’il entend fournir 3 millions d’hectares de terres cultivables aux investisseurs étrangers et il semble qu’un million d’hectares aient déjà fait l’objet d’un accord. Une bonne partie des terres acquises par les investisseurs se trouvent dans la province de Gambela, une zone fertile qui est la patrie du peuple Anuak. Les Anuak sont un peuple indigène qui a toujours vécu à Gambela ; ils pratiquent l’agriculture, le pastoralisme, la chasse et la cueillette.

L’Éthiopie est aujourd’hui l’une des principales cibles de la ruée sur les terres agricoles dans le monde. Le gouvernement éthiopien a déclaré publiquement qu’il entend fournir 3 millions d’hectares de terres cultivables aux investisseurs étrangers et il semble qu’un million d’hectares aient déjà fait l’objet d’un accord. Une bonne partie des terres acquises par les investisseurs se trouvent dans la province de Gambela, une zone fertile qui est la patrie du peuple Anuak. Les Anuak sont un peuple indigène qui a toujours vécu à Gambela ; ils pratiquent l’agriculture, le pastoralisme, la chasse et la cueillette.

Confronter la FAO pour mettre fin aux OGM

Entre le 28 février et le 3 mars 2010, le Réseau pour la défense du maïs, l’Assemblée nationale des victimes environnementale et Via Campesina-Amérique du Nord ont tenu une conférence publique indépendante à Guadalajara, au Mexique. Le but était de rassembler les preuves et d’élaborer les arguments qui permettent poursuivre le gouvernement mexicain dans des cours internationales de justice pour avoir délibérément favorisé l’introduction de maïs génétiquement modifié (GM) dans le pays. Le Mexique est en effet le pays où est né le maïs, il y a quelques milliers d’années, et où plus de 1 500 variétés poussent, évoluent et font l’objet de sélections. La culture de ces variétés repose sur un ensemble très complexe de relations sociales, de savoir-faire d’une grande richesse et de confiance, mais aussi sur la résistance des communautés.

Entre le 28 février et le 3 mars 2010, le Réseau pour la défense du maïs, l’Assemblée nationale des victimes environnementale et Via Campesina-Amérique du Nord ont tenu une conférence publique indépendante à Guadalajara, au Mexique. Le but était de rassembler les preuves et d’élaborer les arguments qui permettent poursuivre le gouvernement mexicain dans des cours internationales de justice pour avoir délibérément favorisé l’introduction de maïs génétiquement modifié (GM) dans le pays. Le Mexique est en effet le pays où est né le maïs, il y a quelques milliers d’années, et où plus de 1 500 variétés poussent, évoluent et font l’objet de sélections. La culture de ces variétés repose sur un ensemble très complexe de relations sociales, de savoir-faire d’une grande richesse et de confiance, mais aussi sur la résistance des communautés.

L’accaparement des terres en Amérique latine

En Amérique latine, comme partout ailleurs dans le monde, les communautés subissent actuellement une nouvelle forme d’invasion de leur territoire. Au cours des dernières années, ces investisseurs étrangers se sont emparés de millions d’hectares cultivables en Amérique latine pour y produire des cultures vivrières et des agrocarburants destinés à l’exportation. Une grande partie de l’argent provient de fonds de pension américains et européens, de banques, de fonds de capital-risque et de riches individus. L’argent passe par des véhicules d’investissement agricole mis en place à la fois par des entreprises étrangères et par des entreprises locales.

En Amérique latine, comme partout ailleurs dans le monde, les communautés subissent actuellement une nouvelle forme d’invasion de leur territoire. Au cours des dernières années, ces investisseurs étrangers se sont emparés de millions d’hectares cultivables en Amérique latine pour y produire des cultures vivrières et des agrocarburants destinés à l’exportation. Une grande partie de l’argent provient de fonds de pension américains et européens, de banques, de fonds de capital-risque et de riches individus. L’argent passe par des véhicules d’investissement agricole mis en place à la fois par des entreprises étrangères et par des entreprises locales.