A contre-courant

A contre-courant est une série de courtes prises de position sur les évolutions et les développements récents des questions sur lesquelles travaille GRAIN. Chaque article est centré sur un sujet d'actualité spécifique.  

L’échec des transactions foncières dans l'agriculture laisse des séquelles de plus en plus désastreuses et pénibles

L’année 2017 s’est avérée l’une des années les plus mortelles pour les défenseurs des terres. L’année a été assez mauvaise aussi pour plusieurs accapareurs de terres. Un nombre important de grandes transactions concernant des terres agricoles se sont effondrées, s’ajoutant à la liste de plus en plus longue des projets qui ont échoué au cours des dernières années. C’est certes une bonne nouvelle pour les communautés, mais beaucoup d’entre elles se retrouvent aujourd’hui à devoir faire face aux retombées et continuent à se battre pour récupérer leurs terres. L’arrêt des projets peut avoir certains avantages, mais nous devons de toute urgence essayer de chercher des solutions à ce qui se passe quand les projets échouent.  

L’année 2017 s’est avérée l’une des années les plus mortelles pour les défenseurs des terres. L’année a été assez mauvaise aussi pour plusieurs accapareurs de terres. Un nombre important de grandes transactions concernant des terres agricoles se sont effondrées, s’ajoutant à la liste de plus en plus longue des projets qui ont échoué au cours des dernières années. C’est certes une bonne nouvelle pour les communautés, mais beaucoup d’entre elles se retrouvent aujourd’hui à devoir faire face aux retombées et continuent à se battre pour récupérer leurs terres. L’arrêt des projets peut avoir certains avantages, mais nous devons de toute urgence essayer de chercher des solutions à ce qui se passe quand les projets échouent.  

L’expansion de Daewoo dans l’agrobusiness à l’étranger

Il y a dix ans, les journaux du monde entier se faisaient l’écho d’une histoire choquante : une filiale de Daewoo Logistics, Madagascar Future Enterprise Corp., était en train de négocier avec le gouvernement de Madagascar un bail de 99 ans pour 1,3 million d’hectares de terre arable, presque la moitié des terres arables du pays. La société prévoyait de cultiver du maïs et des palmiers à huile dans quatre régions de l’île pour les renvoyer en Corée du Sud où ils serviraient à la production d’aliments pour animaux et de biocarburant. Aujourd’hui on a oublié la faillite de Daewoo Motors en 1999 et l’entreprise sud-coréenne Daewoo, l’un des plus grands conglomérats mondiaux, continue à étendre un empire économique fondé sur l’industrie et le commerce aussi bien que sur les ressources naturelles comme le pétrole et le gaz, les minéraux et l’alimentation.  

Il y a dix ans, les journaux du monde entier se faisaient l’écho d’une histoire choquante : une filiale de Daewoo Logistics, Madagascar Future Enterprise Corp., était en train de négocier avec le gouvernement de Madagascar un bail de 99 ans pour 1,3 million d’hectares de terre arable, presque la moitié des terres arables du pays. La société prévoyait de cultiver du maïs et des palmiers à huile dans quatre régions de l’île pour les renvoyer en Corée du Sud où ils serviraient à la production d’aliments pour animaux et de biocarburant. Aujourd’hui on a oublié la faillite de Daewoo Motors en 1999 et l’entreprise sud-coréenne Daewoo, l’un des plus grands conglomérats mondiaux, continue à étendre un empire économique fondé sur l’industrie et le commerce aussi bien que sur les ressources naturelles comme le pétrole et le gaz, les minéraux et l’alimentation.  

Mexique : les dangers du maïs industriel et de ses produits transformés comestibles

Une équipe de recherche mexicaine de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et de l’Université autonome métropolitaine (UAM) a publié en août 2017 une étude démontrant la présence de transgènes et de glyphosate (herbicide) dans des aliments transformés et des tortillas élaborés à partir de maïs industriel, à l’échelle du pays tout entier. 

Une équipe de recherche mexicaine de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM) et de l’Université autonome métropolitaine (UAM) a publié en août 2017 une étude démontrant la présence de transgènes et de glyphosate (herbicide) dans des aliments transformés et des tortillas élaborés à partir de maïs industriel, à l’échelle du pays tout entier. 

La terre aux femmes qui la travaillent : les luttes en Amérique latine

Le manque d’accès à la terre est l’un des plus gros problèmes des femmes rurales en Amérique latine et dans le monde entier. C’est aussi la cause de bien d’autres problèmes souvent “invisibles” pour la société en général. Les conséquences affectent toutes les femmes, l’humanité dans son ensemble et la planète. 

Le manque d’accès à la terre est l’un des plus gros problèmes des femmes rurales en Amérique latine et dans le monde entier. C’est aussi la cause de bien d’autres problèmes souvent “invisibles” pour la société en général. Les conséquences affectent toutes les femmes, l’humanité dans son ensemble et la planète. 

Avec de nouveaux accords commerciaux, le vol organisé par les multinationales est légalisé et les semences paysannes deviennent illégales

Depuis 2001, GRAIN suit la manière dont les soi-disant accords de libre-échange (ALE), le plus souvent négociés dans le secret hors de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont utilisés pour aller au-delà des normes internationales existantes en matière de brevetabilité du vivant. Nous fournissons dans ce rapport des informations actualisées sur les ALE qui sont en train de légaliser le vol organisé par les entreprises et de menacer la possibilité pour les agriculteurs de conserver, produire et échanger des semences dans le monde entier.

Depuis 2001, GRAIN suit la manière dont les soi-disant accords de libre-échange (ALE), le plus souvent négociés dans le secret hors de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont utilisés pour aller au-delà des normes internationales existantes en matière de brevetabilité du vivant. Nous fournissons dans ce rapport des informations actualisées sur les ALE qui sont en train de légaliser le vol organisé par les entreprises et de menacer la possibilité pour les agriculteurs de conserver, produire et échanger des semences dans le monde entier.

Accaparement mondial des terres agricoles en 2016 : ampleur et impact

Huit ans après la publication de son premier rapport sur l'accaparement des terres, qui a inscrit cette question à l'ordre du jour international, GRAIN publie un nouvel ensemble de données qui offre des précisions sur 500 cas d'accaparement des terres dans le monde entier. Au cours de ces dernières années, l'équipe de GRAIN et ses alliés dans différentes régions du monde ont effectué un suivi quotidien des médias et d'autres sources d'informations et ont publié des rapports sur l'évolution de l'accaparement des terres sur une plate-forme en accès ouvert, farmlandgrab.org. Nous nous sommes appuyés sur ce site web pour construire cette base de données qui contient 491 transactions foncières couvrant plus de 30 millions d'hectares dans 78 pays. Cette nouvelle étude montre que, même si certains accords ont été abandonnés en cours de route, le mouvement mondial d'accaparement des terres agricoles est loin d'être terminé. Au contraire, à de nombreux égards, il s'aggrave, s'étend à de nouveaux horizons et entraîne une intensification des conflits dans le monde entier. 

Huit ans après la publication de son premier rapport sur l'accaparement des terres, qui a inscrit cette question à l'ordre du jour international, GRAIN publie un nouvel ensemble de données qui offre des précisions sur 500 cas d'accaparement des terres dans le monde entier. Au cours de ces dernières années, l'équipe de GRAIN et ses alliés dans différentes régions du monde ont effectué un suivi quotidien des médias et d'autres sources d'informations et ont publié des rapports sur l'évolution de l'accaparement des terres sur une plate-forme en accès ouvert, farmlandgrab.org. Nous nous sommes appuyés sur ce site web pour construire cette base de données qui contient 491 transactions foncières couvrant plus de 30 millions d'hectares dans 78 pays. Cette nouvelle étude montre que, même si certains accords ont été abandonnés en cours de route, le mouvement mondial d'accaparement des terres agricoles est loin d'être terminé. Au contraire, à de nombreux égards, il s'aggrave, s'étend à de nouveaux horizons et entraîne une intensification des conflits dans le monde entier. 

Un nouveau méga-traité dans les cartons. RCEP : quelles répercussions pour les semences paysannes en Asie ?

En février 2016, le Partenariat transpacifique (TPP), un nouveau traité commercial controversé qui s'applique à 12 pays de la région Asie-Pacifique, a été signé en Nouvelle-Zélande (Aotearoa). Fruit d'un processus initié par les États-Unis, l'accord vise à stimuler le commerce et l'investissement au sein d'un groupe restreint de pays (dont la Chine ne fait pas partie). Le TPP aura un impact majeur sur l'accès des agriculteurs aux semences et leur contrôle sur celles-ci. Mais un autre « méga » accord commercial fait clandestinement son chemin en Asie : le Partenariat économique global régional (RCEP). Dans ce rapport, GRAIN cherche à savoir quelles pourraient être les conséquences du RCEP pour les semences paysannes de la région, dans le contexte du TPP qui vient d'être signé.

En février 2016, le Partenariat transpacifique (TPP), un nouveau traité commercial controversé qui s'applique à 12 pays de la région Asie-Pacifique, a été signé en Nouvelle-Zélande (Aotearoa). Fruit d'un processus initié par les États-Unis, l'accord vise à stimuler le commerce et l'investissement au sein d'un groupe restreint de pays (dont la Chine ne fait pas partie). Le TPP aura un impact majeur sur l'accès des agriculteurs aux semences et leur contrôle sur celles-ci. Mais un autre « méga » accord commercial fait clandestinement son chemin en Asie : le Partenariat économique global régional (RCEP). Dans ce rapport, GRAIN cherche à savoir quelles pourraient être les conséquences du RCEP pour les semences paysannes de la région, dans le contexte du TPP qui vient d'être signé.

Argentine : les nouveaux OGM “nationaux”. Les résistances se multiplient

l’État argentin annonce en grande pompe l’introduction de nouveaux OGM qui semblent se distinguer des OGM existants pour trois raisons : ils introduisent des modifications génétiques qui ne signifient pas qu’ils résistent aux herbicides ni qu’ils produisent des toxines Bt ; ils promettent dans certains cas d’améliorer les rendements de production; pour finir, ils ne sont pas développés par des entreprises, mais par des universités et des instituts de recherche publics. Ces arguments ne sont toutefois que des leurres visant à continuer à imposer le même modèle d’agrobusiness.

l’État argentin annonce en grande pompe l’introduction de nouveaux OGM qui semblent se distinguer des OGM existants pour trois raisons : ils introduisent des modifications génétiques qui ne signifient pas qu’ils résistent aux herbicides ni qu’ils produisent des toxines Bt ; ils promettent dans certains cas d’améliorer les rendements de production; pour finir, ils ne sont pas développés par des entreprises, mais par des universités et des instituts de recherche publics. Ces arguments ne sont toutefois que des leurres visant à continuer à imposer le même modèle d’agrobusiness.

À “l’avant-garde” du nouveau programme de sécurité alimentaire chinois, les grandes entreprises remplacent les paysans

La sécurité alimentaire a toujours été une des grandes priorités des dirigeants chinois. Jusqu’à une date récente, cela signifiait que la production alimentaire chinoise était suffisante pour nourrir toute la population et cette tâche incombait principalement aux petits paysans chinois. Au cours des vingt dernières années toutefois, le gouvernement a accepté des accords commerciaux qui obligent la Chine à importer des denrées alimentaires et mis en place des mesures favorisant le développement des grandes exploitations et d’énormes entreprises alimentaires et agroindustrielles.  

La sécurité alimentaire a toujours été une des grandes priorités des dirigeants chinois. Jusqu’à une date récente, cela signifiait que la production alimentaire chinoise était suffisante pour nourrir toute la population et cette tâche incombait principalement aux petits paysans chinois. Au cours des vingt dernières années toutefois, le gouvernement a accepté des accords commerciaux qui obligent la Chine à importer des denrées alimentaires et mis en place des mesures favorisant le développement des grandes exploitations et d’énormes entreprises alimentaires et agroindustrielles.  

Ces accords commerciaux qui dopent le changement climatique : le facteur alimentaire

Les négociations sur le climat, qui auront lieu à Paris en décembre prochain, sont considérées comme la dernière chance pour les gouvernements du monde de s'engager sur des objectifs contraignants qui pourraient arrêter notre marche vers la catastrophe. Mais pendant le compte à rebours des négociations de Paris, beaucoup de ces mêmes gouvernements ont signé ou sont en train de faire pression pour conclure toute une série d'accords de commerce et d'investissement ambitieux qui préempterait toutes les mesures que ces pays pourraient prendre face au changement climatique

Les négociations sur le climat, qui auront lieu à Paris en décembre prochain, sont considérées comme la dernière chance pour les gouvernements du monde de s'engager sur des objectifs contraignants qui pourraient arrêter notre marche vers la catastrophe. Mais pendant le compte à rebours des négociations de Paris, beaucoup de ces mêmes gouvernements ont signé ou sont en train de faire pression pour conclure toute une série d'accords de commerce et d'investissement ambitieux qui préempterait toutes les mesures que ces pays pourraient prendre face au changement climatique

Le piège de l’investissement agricole socialement responsable

Les règles sur la façon d’investir “de manière responsable” dans les terres agricoles fleurissent de toutes parts, depuis les salles de réunion des grandes entreprises aux salles de conférence des Nations Unies. Mais peuvent-elles réellement aider les communautés dont les terres sont en jeu ou bien ne servent-elles qu’à aider les investisseurs et les gouvernements qui se font leurs complices ? En tant que mouvements sociaux qui essayons de soutenir les communautés, sur quoi devons-nous concentrer nos efforts ? Quel est l’intérêt de se battre contre l’accaparement des terres en adoptant des règles qui permettent de le faire de façon plus responsable ? Dans l’article qui suit, GRAIN s’efforce de susciter la réflexion et la discussion sur ces sujets importants.

Les règles sur la façon d’investir “de manière responsable” dans les terres agricoles fleurissent de toutes parts, depuis les salles de réunion des grandes entreprises aux salles de conférence des Nations Unies. Mais peuvent-elles réellement aider les communautés dont les terres sont en jeu ou bien ne servent-elles qu’à aider les investisseurs et les gouvernements qui se font leurs complices ? En tant que mouvements sociaux qui essayons de soutenir les communautés, sur quoi devons-nous concentrer nos efforts ? Quel est l’intérêt de se battre contre l’accaparement des terres en adoptant des règles qui permettent de le faire de façon plus responsable ? Dans l’article qui suit, GRAIN s’efforce de susciter la réflexion et la discussion sur ces sujets importants.

Les Exxon de l'agriculture

Les dirigeants mondiaux sont sur le point de se réunir à l'occasion de la 21e Conférence des Parties (COP21), qui aura lieu à Paris en décembre prochain, mais une seule initiative intergouvernementale majeure a émergé pour répondre aux enjeux du changement climatique et de l'agriculture, et elle est contrôlée par les plus grands producteurs mondiaux d'engrais.

Les dirigeants mondiaux sont sur le point de se réunir à l'occasion de la 21e Conférence des Parties (COP21), qui aura lieu à Paris en décembre prochain, mais une seule initiative intergouvernementale majeure a émergé pour répondre aux enjeux du changement climatique et de l'agriculture, et elle est contrôlée par les plus grands producteurs mondiaux d'engrais.

Quand les lois privent les paysans de leurs terres : la réforme agraire à rebours de l’Asie

Les changements législatifs qui se propagent à travers l'Asie menacent de déplacer des millions de familles paysannes, de mettre à mal les systèmes alimentaires et d'exacerber les conflits fonciers. Le continent fait face à une réforme agraire à rebours.

Les changements législatifs qui se propagent à travers l'Asie menacent de déplacer des millions de familles paysannes, de mettre à mal les systèmes alimentaires et d'exacerber les conflits fonciers. Le continent fait face à une réforme agraire à rebours.

Les accords commerciaux criminalisent les semences de ferme

La pratique de conserver les semences d’une saison à l’autre est transformée en délit, pour permettre à une demi-douzaine de grandes multinationales de faire des semences une propriété privée et d’en tirer de l’argent. GRAIN présente un set de données actualisé qui illustre comment les accords de soi-disant libre-échange sont en train de privatiser les semences dans le monde entier.

La pratique de conserver les semences d’une saison à l’autre est transformée en délit, pour permettre à une demi-douzaine de grandes multinationales de faire des semences une propriété privée et d’en tirer de l’argent. GRAIN présente un set de données actualisé qui illustre comment les accords de soi-disant libre-échange sont en train de privatiser les semences dans le monde entier.

Comment la Fondation Gates dépense-t-elle son argent pour nourrir le monde?

Depuis que la Fondation Bill et Melinda Gates a ajouté la formule « nourrir le monde » à ses objectifs, il y a près d'une décennie, elle a consacré la somme impressionnante de trois milliards de dollars à des projets agricoles, en grande partie pour améliorer l'agriculture en Afrique. Mais GRAIN a analysé les archives des subventions de la Fondation pour l'agriculture au cours de la dernière décennie et les conclusions auxquelles il est parvenu donnent à réfléchir.

Depuis que la Fondation Bill et Melinda Gates a ajouté la formule « nourrir le monde » à ses objectifs, il y a près d'une décennie, elle a consacré la somme impressionnante de trois milliards de dollars à des projets agricoles, en grande partie pour améliorer l'agriculture en Afrique. Mais GRAIN a analysé les archives des subventions de la Fondation pour l'agriculture au cours de la dernière décennie et les conclusions auxquelles il est parvenu donnent à réfléchir.