Alors que le monde est en pleine crise énergétique et climatique, les prix des engrais chimiques s’envolent, mettant gravement en danger la production alimentaire dans de nombreuses régions. Tandis que les populations agricoles et les gouvernements se démènent pour essayer de faire face aux coûts supplémentaires, les producteurs d’engrais utilisent leur pouvoir de marché pour engranger d’énormes profits. Un nouveau rapport de GRAIN et de l’IATP (Institute for Agriculture and Trade Policy) révèle que les agriculteurs et les gouvernements du G20 ont dépensé 21,8 milliards de dollars de plus pour les importations des principaux engrais en 2021 et 2022, tandis que les plus gros producteurs d'engrais du monde devraient réaliser près de 84 milliards de dollars de bénéfices sur la même période.Jusqu’à présent, la réponse de nombreux gouvernements à l’envolée des prix a consisté à chercher des moyens d’augmenter la production d’engrais chimiques. Sans surprise, c’est aussi la solution promue par les plus grands producteurs d’engrais du monde. Mais cette crise ne sera pas résolue par une augmentation de la production d’engrais chimiques. L’ère des engrais bon marché est révolue. Les coûts sont devenus trop lourds à supporter, tant en termes de charge financière pour les fermes et les budgets publics, de graves impacts environnementaux et sanitaires, que de risques à long terme pour la sécurité alimentaire. Mais il existe des moyens de sortir de cette apparente impasse.Lisez "Le piège des engrais" ici