Communiqué de presse. La Coalition pour la protection du Patrimoine génétique africain (COPAGEN) et le Collectif citoyen pour l’Agroécologie (CCAE) découvrent avec amertume le lâcher imminent de moustiques génétiquement modifiés dans le cadre du projet Target Malaria. Le lâcher-test est programmé pour ce 1er juillet 2019 dans le village de Bama, relevant de l’arrondissement 7 de la commune de Bobo Dioulasso.En dépit des efforts de concertation, de communication et d’interpellation des acteurs du projet et du Gouvernement du Burkina Faso, à travers l’Agence nationale du Biosécurité, sur la nécessité de mieux cerner les risques potentiels d’une telle expérimentation, sur le respect des textes de lois qui encadrent de telles expériences et sur l’indispensable inclusion et acceptation de tous les acteurs, notamment des populations exposées en première ligne, nous regrettons le passage en force qui est en train d’être opéré.Il nous plaît de rappeler que ce lâcher-test intervient en totale négation de l’éthique de la vie humaine et en violation de loi et convention nationale et internationale dont le Burkina Faso est signataire. C’est le cas, notamment :de la loi N°064-2012/AN du 20 décembre 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie ;du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques.de la declaration finale sanctionnant la 14e reunion de la conference des parties (COP14) à la Convention sur la Diversité Biologique en novembre 2018 a Sharm El Sheikh, Egypte.Le projet Target Malaria et le Gouvernement du Burkina Faso ont fait le choix dangereux, malgré tout, d’exposer les populations et leur milieu de vie à des situations aux évolutions incertaines. Au regard de tout ce qui précède, et prenant l’opinion nationale, sous régionale et internationale à témoin, la COPAGEN et le CCAE, dans un ultime élan d’alerte, exhortent les porteurs du projet et le Gouvernement burkinabè à savoir raison garder.Si malgré tout, le lâcher des moustiques génétiquement modifiés venait à se concrétiser, la COPAGEN et le CCAE :tiendront pour responsable l'Etat burkinabè et le projet Target Malaria de toute situation de degradation de la santé humaine, animale et sur l'environnement a court, moyen et long termes, consecutive aux tests menés en milieu ouvert ;saisiront les juridictions competentes sur le non-respect des dispositions relatives a l'évaluation des risques biotechnologiques, des procedures d'essai des organismes génétiquement modifiés, des conditions de dissemination des organismes génétiquement modifies.