Pour les mouvements sociaux, les petits producteurs alimentaires, les défenseurs de l’environnement et des droits humains, les journalistes et beaucoup de ceux avec qui GRAIN travaille au jour le jour, l’année 2018 a été plutôt dure. Les dirigeants nationalistes et autocratiques de droite s’accrochent au pouvoir et poursuivent leurs programmes étroits et destructeurs, menaçant la démocratie. Les grandes entreprises fusionnent et leur nombre se restreint, mais leur richesse et leur pouvoir de contrôle ne cessent de s’accroître via la technologie, la consolidation, les vides juridiques et l’expansion du marché. La répression exercée sur nos partenaires qui se battent contre le modèle de développement dominant et le régime néolibéral s’est accrue de manière dramatique, et il est devenu encore plus difficile de défendre la place de systèmes alimentaires plus justes et plus résilients. Mais nous tenons le coup et faisons de notre mieux.Pour GRAIN, comme pour beaucoup de gens, l’année 2018 a aussi été marquée par les changements. C’est avec tristesse que nous avons dit au-revoir à plusieurs membres de l’équipe qui ont pris leur retraite ou sont partis autre part, mais nous sommes heureux d’accueillir des nouveaux. Ces changements nous ont permis de nous retrouver “comme avant” : GRAIN a donc au moins deux membres de l’équipe dans chacune des régions où nous concentrons nos efforts, tout en respectant la limite que nous nous sommes fixée nous-mêmes de ne pas dépasser un total de 15 personnes.L’un des aspects vraiment frappant de nos activités l’an dernier est peut-être la façon dont nous avons été obligés de jongler entre l’ancien et le nouveau. Nous aidons les groupes paysans et les mouvements sociaux à résister aux lois semencières des grandes entreprises qui privatisent les semences depuis les années 1980 et nous avons de tout temps lutté contre les OGM. Et pourtant ces combats ne sont pas terminés et doivent être poursuivis. Plus énergiquement que jamais ! Dans le même temps, de nouveaux défis comme l’Initiative chinoise la Ceinture et la Route (qui a en germe la possibilité de détruire les moyens de subsistance des populations rurales d’un bout à l’autre du monde, sans parler de ceux des paysans chinois eux-mêmes) et les entreprises géantes de viande et de produits laitiers qui exacerbent le changement climatique, nous forcent à déployer énergie et créativité pour analyser avec les partenaires ce qui se passe et comment mobiliser de nouvelles alliances. De même, nous avons beau être conscients que les réseaux sociaux sont devenus essentiels à la communication, nous savons qu’il nous faut aussi produire des publications papier et des résumés de notre travail, si nous voulons atteindre les communautés rurales et tous ceux qui ont des difficultés d’accès à Internet ou ont besoin d’outils d’information concrets pour faire leur travail.Nous sommes heureux de partager avec vous les points forts de l’année et nous espérons devenir plus forts et plus solidaires avec tous ceux d’entre vous qui êtes convaincus de l’importance de la lutte pour la souveraineté alimentaire et tous les combats qui en dérivent.Téléchargez le rapport [2,36 MB]