Le 21 septembre 2017, la police a empêché 150 à 200 femmes de se rendre à Pujehun en vue d’exhorter les autorités locales à prendre des mesures contre la société SOCFIN, basée au Luxembourg, qu’elles accusent d’accaparement des terres et d’autres violations des droits de l’homme. Ces femmes, parties depuis la chefferie Malen, ont été stoppées par des barrages routiers mis en place par la police au carrefour Benga, à environ 4 kilomètres de Pujehun, capitale du district de Pujehun, en Sierra Leone. La police leur a intimé l’ordre de rentrer chez elles, mais celles-ci sont restées sur leur position et ont refusé de rebrousser chemin. Elles brandissaient des banderoles et des pancartes condamnant l’accaparement de terres, l’intensification des arrestations, les détentions ainsi que les procédures judiciaires engagées contre les propriétaires terriens, en proposant la paix comme l’option idéale. Elles ont été interviewées par un bon nombre de journalistes arrivés sur les lieux. 3 à 4 heures après, elles se sont, malgré elles, résolues à retourner chez elles, mais 6 ont continué le chemin vers Pujehun en vue de participer à une réunion des principaux acteurs (une “réunion de sécurité du district”), que les femmes ont qualifié de très fructueuse. Elles avaient précédemment écrit des lettres aux principales parties prenantes du district dans lesquelles elles demandaient la tenue d’une réunion en vue de d’aborder les questions relatives à la crise foncière et aux violations des droits de l’homme à Malen. Elles réaffirment qu’elles et leurs enfants font face à des épreuves indicibles depuis que SOCFIN a accaparé leurs terres. Elles ont choisi le 21 septembre, journée internationale contre la monoculture d’arbres, pour lancer un appel au dialogue et sensibiliser l’opinion publique au calvaire qui sévit à Malen, une situation que certains décrivent comme un pur et simple vol de terres en plein jour. La police de Pujehun a finalement entendu raison et a abandonné son plan initial d’arrestation du porte-parole et des autres leaders de MALOA, dont quelques femmes, étant donné que l’arrestation de manifestants pacifiques aurait sapé les efforts de médiation du Comité de sécurité du district au sujet de la crise foncière à Malen. D’après des informations non encore recoupées, SOCFIN aurait suspendu toutes les employées impliquées dans la manifestation. Pour de plus de renseignements, veuillez contacter le porte-parole de MALOA, l'Hon. Shiaka Musa Sama : + 232 76 335358 Source: MALOA et al.