Un autre visage de l'huile de palme, en Afrique Il existe un endroit dans le monde où l'huile de palme n'est pas synonyme de déforestation et de plantations, où elle n'est pas un produit d'exportation mais un ingrédient essentiel dans la cuisine locale, et où sa production bénéficie aux paysans, pas aux banquiers. En Afrique, le berceau du palmier à huile, des dizaines de millions de personnes, en majorité des femmes, nourrissent leurs familles et gagnent leur vie grâce aux fruits de cet arbre. Pour ces populations, leur palmier à huile et leurs systèmes de production traditionnels sont maintenant confrontés à un risque énorme d'accaparement des terres destinées à des plantations modernes de cet arbre. La résistance, pour elles, ne se résume pas à la défense de leurs terres et de leurs forêts. C'est aussi une lutte pour leurs moyens de subsistance, leurs cultures, leur biodiversité et leur souveraineté alimentaire. Une longue histoire et une grande biodiversité Qu'ils soient dans les grandes plantations de Malaisie ou les petites exploitations agricoles du Honduras, tous les palmiers à huile trouvent leurs origines en Afrique. C'est quelque part dans les régions occidentales et centrales du continent que des gens ont autrefois commencé à utiliser cette plante. Ils en ont découvert des dizaines d'utilisations, et elle est vite devenue une partie intégrante de leurs systèmes alimentaires et de leurs économies et cultures locales. Dans les chants traditionnels de nombreux pays d'Afrique occidentale et centrale, l'huile de palme est appelé « l'arbre de vie ».1 Chanson béninoise : traduite en français Mi kpon détin nin dji aga Contemplez le sommet de ce palmier à huile Ogbè é do détin nin dji aga don Contemplez la vie qui s’y trouve Mikpon détin dji aga, mi kpon mi kpon détin nin dji aga don Contemplez le sommet de ce palmier à huile, veuillez le contempler O ho é do han tché nin min La problématique qui se dégage de ma chanson Wè gnin do détin nin é do téé Est que le palmier qui se tient debout là Min dé djro gbè toin nan dou donan lébé nan bo nan non sin Quiconque veut bénéficier de ses bienfaits, doit l’entretenir et l’adorer Mikpon déman é ton édo non bolo akiza Regardez ses feuilles qui servent à fabriquer des balais Mikpon dékpa nin sin do wè é do non bolo do toh kan Regardez ses parties qui servent à fabriquer des cordes pour puiser de l’eau Détin é ka do té a nan mon dékpa bo mon délian Sur ce palmier-là, il y a les branches de palme et le tourteau Détin do kpo nin dji wè dé sounhlouin gan gan soun gan dé C’est sur ce même palmier qu’il y a les gros régimes qui portent les noix Mi kpon ami é ton, a nan mon ami dja kpo atan kpo Regardez les liquides qu'il produit: l'huile rouge et le vin de palme Mindé djro gbè ton nan dou, Quiconque veut bénéficier de ses bienfaits, dékin min wè tchotcho akou non ton son doit savoir que c’est des noix qu’on extrait l’huile de palmiste de qualité Mi kpon détin nin dji aga Contemplez le sommet de ce palmier à huile En Afrique, les plantations n'occupent qu'un petit pourcentage des terres cultivées en palmier à huile. La plupart des palmiers à huile sont encore cultivés dans des zones forestières. Ce sont souvent des familles individuelles qui prennent soin de ces palmeraies, et les transmettent de génération en génération. On peut trouver des palmeraies semi-sauvages de ce type dans de grandes parties de l'Afrique, du Sénégal au sud de l'Angola, sur les rives du lac Kivu et au Tanganyika, sur les côtes de l'Afrique de l'Est, ou même sur la côte occidentale de Madagascar. La plus grande superficie de palmeraies sauvages ou semi-sauvages du continent se trouve au Nigéria, avec plus de 2,5 millions d'hectares. (Voir Tableau 1) Les palmiers à huile sont également cultivés dans de petites exploitations par ailleurs sur le continent. Les agriculteurs d'Afrique occidentale et centrale cultivent le palmier à huile avec d'autres cultures comme les bananes, le cacao, le café, les arachides et les concombres. Selon le World Rainforest Movement, il est extrêmement difficile de trouver des chiffres fiables sur les superficies occupées par le palmier à huile en Afrique, en raison de : 1) la difficulté de séparer les zones de forêts dont le palmier à huile est l'un des composants des palmeraies naturelles dans lesquelles le palmier à huile est l'espèce unique ou principale ; 2) la difficulté d'établir une distinction entre les « peuplements sauvages » et les palmeraies qui appartiennent aux cultures des communautés locales depuis des siècles (certaines naturelles, certaines plantées) ; 3) la difficulté de classer certaines cultures parmi les plantations familiales (qui peuvent ou non vendre la récolte à une installation de transformation industrielle) ou les plantations satellites contractuellement liées à une plantation industrielle ; 4) l'existence de plantations industrielles abandonnées qui sont utilisées par les communautés locales comme s'il s'agissait de palmeraies naturelles ; 5) l'absence d'inventaires actualisés des palmeraies naturelles, des petites plantations et des plantations industrielles. Le type de palmier à huile cultivé en Afrique est également assez différent des variétés cultivées ailleurs. La plus grande partie de l'huile de palme en Afrique est produite à partir de la variété traditionnelle dura, qui pousse à l'état sauvage, et non des croisements à haut rendement utilisés dans les plantations en Afrique et ailleurs. Même si la variété dura affiche un rendement inférieur à celui des variétés modernes, de nombreux paysans africains la préfèrent parce qu'elle crée moins d'ombre et ne gêne donc pas la croissance des autres cultures sur leurs exploitations. Ils la préfèrent également pour la qualité de l'huile de palme obtenue, qui se vend à un meilleur prix sur les marchés locaux. Une reproduction naturelle En Côte d’Ivoire, la survie et la reproduction de cette plante sont assurées par un petit animal, l’écureuil appelé « GBE’ » en Yacouba. Cet animal habite dans les arbres et se nourrit de graines de palme matures. C’est celui-ci qui indique la maturité des noix de palme. En effet, une fois après avoir été ingérées, les graines matures sont rejetées et repoussent dans la nature. C'est ainsi que se reproduit naturellement le palmier à huile dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Mais l’écureuil n’est pas le seul animal intervenant dans la reproduction naturelle de cette plante. En effet, les graines matures attirent des oiseaux qui picorent la pulpe des graines, les arrachent et les transportent souvent sur de longues distances, dans des espaces éloignés du pied qui a donné naissance à ces graines. Au Bénin, c’est le rat palmiste et la souris qui jouent ce rôle. Au Cameroun, dans la région du Centre, certains agriculteurs vont sous les palmiers des forêts, déterrer les jeunes plants et font planter ces nouvelles pousses sur des étendues de terre allant jusqu'à plus de deux hectares. Les noix de palme abandonnées par des hommes, des animaux ou des oiseaux germent au hasard de leurs déplacements. La cueillette du régime et son égrenage en brousse entraînent la chute de nombreuses graines, ce qui favorise le renouvellement des palmiers et leur dissémination autour des villages. Cette dissémination involontaire des graines s’ajoute à la dissémination effectuée par divers animaux (singes, oiseaux, rats, etc. ). Sur les marchés locaux africains, la qualité d'une huile de palme est généralement jugée en fonction de sa couleur. Les femmes africaines disent que l'huile de palme extraite du palmier à huile traditionnel est meilleure parce qu'elle est plus rouge que celle qui est extraite des variétés modernes. Au Bénin, l'huile de palme traditionnelle se vend 20 à 40 % plus cher sur les marchés que l'huile provenant des variétés modernes.2 Les femmes africaines disent aussi que leurs sauces traditionnelles à base d'amandes de palme bouillies ont une texture plus légère, et par conséquent meilleure que lorsqu’elles sont faites avec les amendes de palme moderne. En Côte d'Ivoire, l'huile de palme rouge est une passion L'huile de palme est depuis longtemps l'huile végétale la plus populaire en Côte d'Ivoire. L'Ivoirien moyen consomme environ 10 kilogrammes de cette huile par an. Cette dernière est utilisée non seulement pour la friture mais aussi comme ingrédient principal pour de nombreux plats locaux, qu'il s'agisse de gombos et d'autres sauces ou de différents plats réalisés avec des bananes plantains ou du foufou. L'huile de palme donne à ces aliments une couleur et un goût particuliers très appréciés dans la cuisine ivoirienne. Les importations d'huile de palme ultra-raffinée provenant de plantations industrielles et d'usines modernes ont partiellement conquis ce marché au détriment des producteurs traditionnels. Cependant, malgré des prix plus élevés, les consommateurs restent attachés à l'huile de palme traditionnelle, même dans les villes. Une étude menée auprès des ménages à Abidjan a constaté que ces derniers consommaient huit fois plus d'huile de palme traditionnelle que d'huile de palme raffinée industriellement, alors qu'ils paient au moins un tiers plus cher sur les marchés pour cette huile de palme traditionnelle.3 L'étude a conclu que les consommateurs d'Abidjan préfèrent une huile de palme provenant de palmiers à huile sauvages ou semi-sauvages (des variétés dites « graines africaines », « graines de l'homme noir ») à l'huile issue de variétés modernes à haut rendement (dites « sodepalm » - du nom de l'ancienne société d'exploitation des ensembles agro-industriels). Ils font également une différence entre les différents territoires où l'huile de palme a été produite, par exemple Bouaké, Gagnoa, Bouaflé, Adjukru, ou Attiés, avec une préférence pour les régions dans lesquelles les variétés modernes ne sont pas cultivées. Selon l'étude : Cette opposition entre l'huile « sodepalm » (moins bonne au goût des consommateurs) et l'huile africaine de telle ou telle région, la plus appréciée, et définie comme « la vraie huile », se traduit par une différence de prix allant du simple au double (490 FCFA pour l'huile « sodepalm », 915 FCFA environ pour l'huile « africaine »). Les consommateurs d'Abidjan achèteront également régulièrement auprès de certaines femmes sur les marchés, en choisissant non seulement en fonction de la région d'où provient l'huile de palme mais aussi de la proximité de ces femmes avec les producteurs. La préférence est donnée aux vendeurs qui achètent leur huile de palme directement dans les villages qui la produisent. Mais les palmiers à huile traditionnelle offrent bien plus que des amandes et une huile de palme de haute qualité. Contrairement à ce qui se passe avec les palmiers à huile modernes, les communautés africaines utilisent toutes les parties du palmier à huile traditionnelle, de ses racines à ses branches. La plante est utilisée pour faire des vins et des soupes, des savons et des pommades, des médicaments traditionnels et des aliments pour animaux, et toute une série de vannerie ou d'objets artisanaux, textiles et de matériaux de construction (voir tableau #). En Côte d’Ivoire, selon Mme ESSOH née GBADJI Delphine femme Wankrou du village de Agbayi, (région de Dabou) interviewée en juin 2013, l’huile de palme extraite est de différentes qualités et les prix varient selon la qualité : 1ère qualité ( pour la cuisine) 400 à 700 frs le litre, selon la saison 2ème qualité pour le savon ou la cuisine pour ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens financiers) 3ème qualité (uniquement pour fabriquer le savon) 250 frs le litre. Ce savon appelé ‘‘ koudou ou Koundou’’ est un antibiotique local, notamment pour soigner les dartres, les pellicules, les boutons et les démangeaisons. Le jour de la préparation de ce savon, il est recommandé de ne pas être en colère et d’éviter d’avoir la nuit précédente des relations sexuelles. Le vin de palme au Congo (CEPECO-CONGO) Au Congo, le vin extrait du palmier à huile a diverses utilisations, notamment : l’application du vin de palme en mélange avec certaines feuilles médicinales pour le traitement des fractures et des cas de paralysie; l’application du vin de palme en mélange avec d’autres produits pour le traitement d’endémies ; la prise du vin de palme pimenté (variété locale de piment très piquant) sert de traitement efficace contre la grippe et le rhume ; la prise du vin de palme intervient dans le traitement contre les morsures des serpents et les problèmes d'allaitement chez les femmes qui allaitent. Les médicaments traditionnels issus du palmier à huile au Cameroun (Marie-Crescence Ngobo, RADD) Toutes les parties du palmier à huile, ainsi que ses sous-produits, sont des matières premières pour la fabrication des remèdes indigènes destinés à guérir ou à apaiser certains maux. Les Yambassa dans le Mbam affirment utiliser les feuilles de palmier à huile traditionnels pour traiter les caries dentaires. Ils mélangent le vin de palme à d’autres ingrédients pour traiter l’impuissance chez l’homme, le chlamydia et la gonococcie. Le vin de palme et d’autres ingrédients soignent aussi le mal de ventre, la jaunisse, la rougeole. Chez les Mvele, une sous-tribu Beti, le cœur du palmier à huile sert à préparer un repas à une femme qui vient d’accoucher. Ceci accroît le débit du lait maternel. L’huile de palmiste noire, appelée « Manyangua » par les Bantous, a de multiples usages au niveau cosmétique et médicinal. Elle est utilisée pour les soins de la peau et des cheveux. Elle constitue un ingrédient indispensable et omniprésent pour le traitement des bébés. Toutes les maternités modernes conseillent vivement aux mamans qui accouchent de l’utiliser en lieu et place des autres laits de bébé. Il est vérifié que les enfants oints au Manyanga sont peu exposés aux maladies. Les ancêtres Betis l’utilisent mélangée à d’autres ingrédients, pour pigmenter les enfants qui naissent trop bruns et qui sont susceptibles de devenir maladifs et de développer des maladies difficiles à soigner. L’huile de palmiste baisse aussi la fièvre chez les enfants. Mélangée à d’autres ingrédients, elle soigne le mal d’estomac. Le Manyanga soigne le paludisme, la toux, le mal des oreilles. Les racines soignent le mal de dents. Elles sont aussi un véritable décongestionnant nasal. La coque brûlée est un antiseptique et un anti-bactérien pour l‘organisme ; lorsqu’on a un mal de ventre persistant, la consommation de la poudre de charbon de noix de palme traditionnel est conseillée. Le charbon de l’amande sert à blanchir les dents. Les communautés du Sud-Cameroun l’utilisent comme dentifrice. Les écorces du tronc brûlées, réduites en cendre soignent les furoncles. Les branches de palmier à huile dépourvues des feuilles sont brûlées pour produire le sel gemme. Il suffit de recueillir la cendre des feuilles et la porter à ébullition pendant de longues heures jusqu’à ce qu’elle tarisse. La poudre obtenue est un sel local utilisé par les ancêtres avant l’arrivée du sel iodé. Toutes les femmes, surtout celles qui ont une maternité, doivent toujours détenir ce sel indispensable pour les traitements des bébés et des enfants. Les feuilles du palmier à huile traditionnel sont aussi utilisées dans le traitement des entorses. Le palmier à huile en Basse Guinée et Guinée forestière (Alphonse Yombouno, ADAPE-Guinée) Le palmier à huile est considéré comme source d’économie traditionnelle, en raison de ses multiples usages ; toutes les parties, des racines aux inflorescences, y compris les sous-produits, sont utilisées à des fins d’alimentation et de médecine traditionnelle et comportent des valeurs socioculturelles importants. Les palmeraies et les huileries, ainsi que l'ensemble des services liés à la production, ont contribué et continuent de nos jours à contribuer au développement des économies locales du fait qu’ils sont utilisés dans nos communautés pour l’alimentation (huile de palme, vin et alcool de palme) ainsi que dans la pharmacopée traditionnelle (savons fabriqués à partir d’huile de palme et de palmiste, pommades à base d’huile de palmiste). Les paysans producteurs bénéficiant des retombées du palmier à huile, protègent systématiquement toute la végétation en place et entretiennent régulièrement les alentours pour éviter l’action des feux de brousse ou autre aléas préjudiciable à la vie des plants ; Partout il a été observé, que l’extraction artisanale d’huile de palme est une activité économique très importante dans la quasi-totalité des familles/exploitations paysannes de la Guinée Forestière et de la Basse Guinée ; cet état de fait est observable tant au niveau des producteurs, des transformateurs que des commerçants. L’huile rouge est utilisée comme médicament contre les empoisonnements alimentaires, les cas de variole ; l’huile de palmiste contre les maux d’oreille. Certaines communautés des deux régions ne plantent quasiment jamais le palmier, mais se contentent plutôt d’exploiter les peuplements naturels ; d’autres structures, opérateurs privés et centres de recherche créent par contre des palmeraies à partir de plants importés de la Côte d’Ivoire. Avec la présence des moulins, il existe dans chacune des régions plusieurs unités de transformation des amandes en huile de palmiste, ce qui constitue une opportunité pour les consommateurs et les fabricants de savon au sein des communautés surtout rurales. Les principaux produits extraits du palmier à huile sont : les fibres extraites des folioles des palmes, les boissons locales provenant de la sève et appelées en langue vernaculaire ‘Bandji’ (en maninka), ‘touguiyé’ (en susu). Le vin de palme, boisson alcoolisée naturelle extraite, est exposé soit dans des petits récipients/bouteilles le long des routes et dans les hôtels et bars partout en Guinée ; cette boisson traditionnelle héritée des ancêtres est très souvent utilisée lors des cérémonies de réjouissance (mariage, rites coutumiers ou religieux) surtout dans la forêt sacrée en région forestière. Après l’extraction de l’huile de palme, les fibres et les palmistes sont séchées au soleil pour être utilisées comme combustibles à la cuisine surtout dans la préparation de l’huile de palme. La cendre qui reste sert de fertilisant pour les sols. Les sous-produits, c'est-à-dire les tourteaux (fibres et noix) obtenus après extraction de l'huile, servent à l'alimentation du bétail, des porcs et de la volaille. Les techniques de transformation de ses produits (fabrication de l’huile de palme et des amandes, extraction du vin de palme et transformation du vin en alcool par distillation sont fréquentes et régulières dans la tradition. Notes 1 Le texte qui suit est basé en partie sur des études de terrain effectuées par le Réseau des acteurs du développement durable (RADD) au Cameroun, par l'INADES-Formation (Institut africain pour le développement économique et social) en Côte d’Ivoire, par l'ONG ADAPE (Association pour le développement durable et la protection de l’environnement) en Guinée et le CEPECO (Centre pour la promotion et l’éducation des communautés de base) au Congo en collaboration avec GRAIN en 2013. 2 Stéphane Fournier, André Okouniola-Biaou, Isaac Adje, « L’importance des filières locales : le cas de l’huile de palme au Bénin », Oléagineux, Corps Gras, Lipides, Volume 8, Number 6, 646-53, novembre - décembre 2001 3 Emmanuelle Cheyns, « La consommation urbaine de l'huile de palme rouge en Côte d'Ivoire : quels marchés ? » Oléagineux, Corps Gras, Lipides, Volume 8, Numéro 6, 641-5, novembre - décembre 2001