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Historique de l’exploitation du palmier à huile en Afrique

by GRAIN | 21 Sep 2014

 

Le palmier à huile en Basse Guinée et Guinée forestière

(Alphonse Yombouno, ADAPE-Guinée)

Le palmier à huile est considéré comme source d’économie traditionnelle, en raison de ses multiples usages ; toutes les parties, des racines aux inflorescences, y compris les sous-produits, sont utilisées à des fins d’alimentation et de médecine traditionnelle et comportent des valeurs socioculturelles importants.

Les palmeraies et les huileries, ainsi que l'ensemble des services liés à la production, ont contribué et continuent de nos jours à contribuer au développement des économies locales du fait qu’ils sont utilisés dans nos communautés pour l’alimentation (huile de palme, vin et alcool de palme) ainsi que dans la pharmacopée traditionnelle (savons fabriqués à partir d’huile de palme et de palmiste, pommades à base d’huile de palmiste).

Les paysans producteurs bénéficiant des retombées du palmier à huile, protègent systématiquement toute la végétation en place et entretiennent régulièrement les alentours pour éviter l’action des feux de brousse ou autre aléas préjudiciable à la vie des plants ;

Partout il a été observé, que l’extraction artisanale d’huile de palme est une activité économique très importante dans la quasi-totalité des familles/exploitations paysannes de la Guinée Forestière et de la Basse Guinée ; cet état de fait est observable tant au niveau des producteurs, des transformateurs que des commerçants.

L’huile rouge est utilisée comme médicament contre les empoisonnements alimentaires, les cas de variole ; l’huile de palmiste contre les maux d’oreille.

Certaines communautés des deux régions ne plantent quasiment jamais le palmier, mais se contentent plutôt d’exploiter les peuplements naturels ; d’autres structures, opérateurs privés et centres de recherche créent par contre des palmeraies à partir de plants importés de la Côte d’Ivoire.

Avec la présence des moulins, il existe dans chacune des régions plusieurs unités de transformation des amandes en huile de palmiste, ce qui constitue une opportunité pour les consommateurs et les fabricants de savon au sein des communautés surtout rurales.

Les principaux produits extraits du palmier à huile sont : les fibres extraites des folioles des palmes, les boissons locales provenant de la sève et appelées en langue vernaculaire ‘Bandji’ (en maninka), ‘touguiyé’ (en susu).

Le vin de palme, boisson alcoolisée naturelle extraite, est exposé soit dans des petits récipients/bouteilles le long des routes et dans les hôtels et bars partout en Guinée ; cette boisson traditionnelle héritée des ancêtres est très souvent utilisée lors des cérémonies de réjouissance (mariage, rites coutumiers ou religieux) surtout dans la forêt sacrée en région forestière. Après l’extraction de l’huile de palme, les fibres et les palmistes sont séchées au soleil pour être utilisées comme combustibles à la cuisine surtout dans la préparation de l’huile de palme. La cendre qui reste sert de fertilisant pour les sols.

Les sous-produits, c'est-à-dire les tourteaux (fibres et noix) obtenus après extraction de l'huile, servent à l'alimentation du bétail, des porcs et de la volaille.

Les techniques de transformation de ses produits (fabrication de l’huile de palme et des amandes, extraction du vin de palme et transformation du vin en alcool par distillation) sont fréquentes et régulières dans la tradition.

Historique de l’exploitation du palmier à huile dans le Bas-Fleuve du Congo :

(Pasteur Jacques Bakulu, CEPECO)

Avant et pendant la colonisation, nos ancêtres connaissaient déjà la valeur alimentaire, économique et culturelle du palmier à huile, car ils en faisaient déjà usage. C’est donc avec le palmier à huile qu’ils pouvaient s’égayer après avoir bu de son vin, mangé de son huile, construit avec son rameau etc.

S’agissant de l’extraction d’huile de palme, déjà à cette époque nos aïeux creusaient des modestes trous1 dans lesquels ils entassaient les noix mures pour fermentation. Par la suite, les hommes passaient pour piler avec des mortiers. Après quoi, ils obtenaient une pâte solide2 qu’ils coupaient et emballaient en grands morceaux, qu’ils allaient vendre soit sous forme de troc aux colons ou dans des pays voisins, qui l’utilisaient pour extraire la vraie huile de palme. Ces revenus leur permettaient de subvenir à leurs besoins et traduisaient la richesse d’un clan ou d’une famille.

Si en Afrique de l’Ouest, au Bénin comme en Côte d’Ivoire ou en Guinée, l’extraction artisanale de l’huile de palme se fait par le producteur de palmier ou celui qui a acheté les régimes ou les noix “naturels“, au Congo, tel n’est pas le cas.

Il faut noter que ces trous constituent jusqu’aujourd’hui, des grands indices historiques de l’existence de chaque village voire de chaque clan dans le Bas-Fleuve.

Un village qui ne possède pas les « mabulu ma zieta » dans son terroir, est sujet à des contestations de son existence sinon de son appartenance ethnique, car dit-t-on, son ancêtre n’était pas compétent ou carrément, n’a pas existé. L’exploitation du palmier à huile a donc un sens historique dans l’existence des populations actuelles dans cette zone.

    Vue du devant d’un malaxeur avec son trou de recueillement. (Photo : CEPECO Congo)L'importance économique du palmier à huile en Afrique est donc énorme, surtout pour les femmes. Elles gèrent la plus grande partie de la production de l'huile de palme, de la récolte jusqu'à la transformation, et de la vente de l'huile et des autres produits du palmier à huile sur les marchés locaux. Le gain ainsi obtenu apporte une contribution essentielle au revenu du ménage. Dans le sud du Bénin, par exemple, environ un quart des femmes gagnent partiellement leur vie avec la transformation et la vente de l'huile de palme.3

« En Guinée, l’exploitation du palmier à huile qui est encore une source d’emplois stables, atténue l’exode rural et développe le tissu économique local. Il joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre des familles paysannes grâce aux nombreuses opportunités d’exploitation qu’il offre et aux usages multiples intégrant l’économie traditionnelle », explique Alphonse Yombouno de l’ONG ADAPE-Guinée. « L'exploitation dudit palmier mobilise tous les bras valides pendant le processus de production, de transformation et de commercialisation. »

Ce secteur informel, géré principalement par les femmes rurales, continue à fournir à l'Afrique l'essentiel de sa consommation d'huile de palme/couvrir l'essentiel des besoins de l'Afrique en cette huile végétale de choix pour une grande partie de l'Afrique, malgré la concurrence des plantations industrielles. Le Tableau N° montre comment les petits producteurs représentent la majorité du marché dans certains des principaux pays consommateurs d'huile de palme en Afrique.

Mais en réalité, une proportion croissante de l'huile de palme est importée dans les pays africains, alors qu'elle pourrait facilement être fournie par les petits producteurs, si des politiques adaptées étaient mises en place. En République démocratique du Congo (RDC), par exemple, où les petits producteurs assurent près de 90 % de la production nationale d'huile de palme du pays, les importations ont augmenté jusqu'à représenter 81 % du marché intérieur. Si ces importations étaient réduites et que le secteur domestique n'était plus livré aux sociétés étrangères de plantation de palmier à huile, l'huile de palme offrirait une formidable opportunité économique aux femmes rurales de la RDC.

Le palmier à huile au Bénin : La vérité qui dérange

(Hubert-Didier Madafimè, journaliste à la Radio Nationale)

Le palmier à huile a été la première filière d'exportation du Bénin jusqu'au début des années 1970, avant de connaître un déclin, malgré les importants acquis de la recherche scientifique. Depuis, les quantités d'huile exportées ont fortement chuté, et seulement 40 % des besoins intérieurs en huile végétale sont couverts par la production nationale (280.0001 tonnes en 2005). C’est dans cette situation que l’actuel Président de la République accède au pouvoir en 2006. A son arrivée, le Président Boni Yayi avait  déclaré que le palmier à huile ferait l’objet d’une grande attention, autant que le coton. Il l’a annoncé au moment où le tout nouveau régime du changement investissait 14 milliards dans la filière coton pour son relèvement. Mais pour booster cette filière, il y a tout de même quelques préalables à régler, que Boni Yayi ne savait certainement pas, ou du moins, on le lui a caché. Il s’agit du développement même de la plante.

Le gouvernement de Yayi Boni s’est vite rendu compte qu’il n’y a pas de terres vacantes pour des nouvelles plantations au Bénin. (Photo : USAID). En effet, cette plante, pour s'épanouir pleinement et prospérer en donnant de bons rendements, requiert deux conditions fondamentales : une pluviométrie d'au moins 1 800 mm d'eau par an, bien répartie dans le temps. Le Bénin ne remplit plus ni l'une ni l'autre des deux exigences, avec un tableau pluviométrique affichant entre 1000 mm et 1200 mm, qui plus, sont inégalement répartis sur les 12 mois de l’année. En réalité, l'année dans la zone sud, la plus appropriée à la culture du palmier à huile, est à moitié pluvieuse, à moitié sèche. Même si dans les années 1960, le Bénin produisait plus de 100 000 tonnes de régime de palme et exportait de l’huile rouge avec les usines héritées de la colonisation à Avrankou, Gbada et autres, aujourd’ui, le pays part de toute évidence avec un gros handicap, s'il se donne comme objectif d'occuper une part du marché mondial de l'huile de palme. En face, la Malaisie, citée en référence, où il pleut presque tous les soirs, et même des pays africains tels que le Nigeria, la Côte - d'Ivoire, le Cameroun où la pluviométrie est plus ou moins compatible, ont une longueur d'avance, se traduisant par de meilleurs rendements de régimes et d'huile. Par exemple une semence provenant de la station de l’Institut National de Recherche Agricole du Bénin - Plantes pérennes de Pobè, (66 km au nord de Porto-Novo, soit une centaine de km de Cotonou) donne en Malaisie 34 tonnes de régimes ou 9,8 tonnes d'huile par an à l'hectare. Le même produit fournit 24 tonnes à l'hectare par an en Côte-d'Ivoire. Au Bénin, à la station même, où les conditions de suivi sont strictes, la même semence ne dépasse guère 14 tonnes de régimes à l'hectare par an. Dans les palmeraies paysannes, elle donne rarement six à huit tonnes de régimes à l'hectare par an.

C’est d’ailleurs, pour cette raison, que comme action pour matérialiser sa volonté de relancer la filière palmier à huile, Yayi Boni a fait appel à un expert malaisien. Ce dernier aurait une bonne connaissance du palmier à huile. Mais ce n’est qu’une fois arrivée au Bénin que le gouvernement se rend compte qu’il n’y avait pas suffisamment de terre disponible à mettre à la disposition de l’expert. Commence alors, une course contre la montre pour sensibiliser les populations, à vendre ou à mettre en bail leur terre pour la culture du palmier à huile. La course du gouvernement pour identifier les terres vacantes et disponibles s’est soldée par un échec. A Lokossa, ils ont été chassés à coup de machette parce que, en 1966 le gouvernement avait exproprié des propriétaires terriens de cette localité pour un projet de palmier à huile à Houin-Agamey. Une expropriation dont les effets perdurent encore aujourd’hui. L’Etat s’est vite rendu compte qu’il n’y a pas de terres vacantes, même en friches, elles sont sous l’autorité d’une famille ou d’une collectivité. Il n’est pas possible de les aliéner. Donc, quelques mois après son arrivée, l’expert est reparti du Bénin sans que la filière ne décolle. A l’époque, on avait appris dans les coulisses que le Malaisien avait affirmé avant son départ que «le sol béninois n’est pas propice à la culture du palmier à huile».

Et pourtant, dans les années 60, le Bénin était premier pays producteur de palmier à huile dans la sous-région. Cela dit, après le départ de l’expert malaisien, les réformes annoncées par le pouvoir n’ont pu être effectives. Les problèmes que la filière a connus après le désengagement de l’Etat ont persisté. Les problèmes de confiance et des soupçons de mauvaise gestion ont affecté le bon fonctionnement des coopératives (Houin – Agamè, Hinvi et Grand Agonvy), par ricochet de tout le secteur. Aujourd’hui, on est tenté de dire que la filière palmier à huile n’existe pratiquement plus.

Le palmier à huile en Côte d'Ivoire

(Kadidja Kone, INADES-Formation, Côte d'Ivoire)

Dakouépleu et Douèleu, deux villages de l’ethnie Yacouba dans la sous-préfecture de Logoualé (Département de Man, Ouest de la Côte d’Ivoire ) ont fait l’objet d’une enquête sommaire qui a été réalisée de façon participative à l’aide d’un guide d’entretien et l’observation des pratiques de transformation des sous – produits du palmier à huile traditionnel. Dans cette région, le palmier à huile pousse à l’état sauvage et est un produit de cueillette.

Selon les interviewés le palmier à huile est un don de la nature, de Dieu leurs ancêtres sont nés et ont trouvé le palmier. Chez les Gouro du centre ouest de la Côte d’Ivoire « Ce que Bali, le Dieu créateur, a donné à l'Homme avant de le mettre surterre, c'est le palmier. Il le lui a donné pour la nouuriture. Le palmier et noussommes la même chose, le palmier est sur terre, l'humain est sur terre. Dieu nous l'a donné pour nous surveiller. Ainsi, cet arbre ne meurt jamais, même sous le soleil le plus ardent, même en saison sèche, il reste vert » Pour les représentations sociales, le palmier est l’emblème de la beauté et de la bonté, avec son impression d'être humide frais et donc calme, gentil, en paix.

Les plans d’expansion du palmier à huile en Afrique ont des effets négatifs sur les moyens d’existence des populations touchées par les plantations déjà créées et celles des régions ciblées pour en faire de nouvelles. En effet, les pays africains où croît le palmier à huile se voient acheminés par la plupart de leurs gouvernements et par des institutions financières étrangères vers un modèle de production qui comporte une difficulté pour les populations locales. Des millions d’hectares ont déjà été réservés à la production d’agro-combustibles à base d’huile de palme. De ce fait, des communautés entières sont déplacées de leurs terres ; elles perdent leurs moyens de subsistance, leurs écosystèmes naturels riches en biodiversité sont remplacés par des plantations de palmier à huile en régime de monoculture et leurs membres – les femmes en particulier – perdent la source de revenus que représente l’huile de palme.

En Côte d’Ivoire, du fait des sociétés industrielles (PALM COTE D’IVOIRE, PALMAFRIQUE et SIPEFCI : Socété internationale des Plantations et de Finances de la Côte d’Ivoire) environ 250 000 hectares4 sont occupés par les plantations de palmier à huile. A côté des plantations modernes, les palmeraies naturelles, appelées sauvages par d’autres, existent encore aujourd’hui dans plusieurs régions de Côte d’Ivoire, surtout au Sud, au Centre, dans les forêts galeries des savanes du Nord, et dans la région montagneuse de Man, à partir desquelles est produite l’huile rouge artisanale, une huile prisée dans tout le pays. Au-delà de l’huile, le palmier traditionnel et ses sous – produits constituent une richesse pour les populations des régions où on les trouve.

L'huile rouge entre dans la composition des sauces « africaines » (les « sauces feuilles » et les ‘‘sauces au gombo’’ - secs et frais, soit « sauce djumblé » et « sauce Kopé ») et de plats africains à base de banane plantain, de manioc ou d'igname - foufou (banane ou igname cuite et pilée), sauce spéciale attiéké (manioc), attiéké « rouge » igname bouillie et alloko -, qui sont pour la plupart des plats courants. À la différence de l'huile raffinée, l'huile rouge est incorporée dans les sauces au gombo comme condiment, et non pour frire la viande ou le poisson. Elle doit lui donner du goût et une couleur particulière. Dans les sauces feuilles, en revanche, l'huile rouge peut servir à frire le poisson ou la viande, tout comme l'huile raffinée, sans pourtant être remplacée par cette dernière. Il y a donc bien des usages spécifiques à chacune de ces huiles.5 Le palmier à huile traditionnel est en production abondante de janvier àmai; celle-ci est en baisse aux mois de juin et juillet.

L’huile tirée du palmier traditionnel se conserve sans problème pendant cinq à sept mois. Pour prolonger cette durée, les femmes recommandent de plonger dans cette huile une banane plantain bien mûre ou du sucre. Par la suite, le bidon qui contient l’huile est posé sur une palette. L’activité reste individuelle et l’apprentissage se fait sur le tas. Aucune amélioration des équipements n’est observée. Les femmes relèvent que ces dernières années,on observe quelques jeunes hommes qui s’adonnent à la transformation des graines de palme.

L’huile obtenue des amandes sert dans la cosmétique et permet de produire du savon qui soigne la fièvre et les maladies cutanées (boutons, teigne)

Les racines du palmier à huile mélangées à d’autres plantes médicinales soignent « la bosse ».

Pour les usages domestiques, le bois est utilisé après abbatage de l'arbre pour fabriquer des lits et des tabourets, les lamelles produites à partir des nervures de la feuille permettent de fabriquer des paniers, des séchoirs et des nasses de pêche, les nervures servent à faire des balais.

Les feuilles de palmier servent à faire des clôtures et des toits des maisons, et des douches.

La nervure principale des feuilles est utilisée pour fabriquer un sel traditionnel riche en potassium et pauvre en sodium ; il est recommandé aux malades qui ne doivent pas consommer le sel conventionnel.

En conclusion, les savoirs locaux autour du palmier à huile constituent un riche patrimoine à valoriser pour la sauvegarde de la biodiversité ivoirienne et africaine. Tandis que le système industriel emploie relativement peu de travailleurs – de l’ordre de milliers – dans les plantations et les usines de traitement, le système traditionnel fournit des produits et des revenus à des millions de personnes (des femmes en particulier) qui participent à la récolte, au traitement et à la commercialisation de l’huile, des noyaux et du vin de palme.


Notes

1 Ces trous s’appelaient en kiyombe « mabulu ma zieta », ce qui se traduit littéralement par « trou-malaxeur »

2 Cette pâte était appelée «zieta » en kiyombe.

3 Stéphane Fournier, André Okouniola-Biaou, Isaac Adje, « L’importance des filières locales : le cas de l’huile de palme au Bénin », Oléagineux, Corps Gras, Lipides, Volume 8, Number 6, 646-53, novembre - décembre 2001

4 Claudie Haxaire, L’huile de palme chez les Gouro de Côte d’Ivoire in Journal des africanistes. 1992, tome 62 fascicule 1. pp. 55-77.

5 La consommation urbaine de l'huile de palme rouge en Côte d'Ivoire : quels marchés ?, Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 8, Numéro 6, 641-5, Novembre - Décembre 2001, Dossier : L'avenir des cultures pérennes

 

Author: GRAIN
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  • [1] http://dx.doi.org/10.1051/ocl.2001.0646