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Discrète introduction du coton Bt en Asie du Sud-Est

by GRAIN | 1 Dec 2001

Discrète introduction du coton Bt en Asie du Sud-est

 

SEEDLING,
Décembre 2001

www.grain.org/seedling/seed-01-12-2-fr.cfm

Malgré l'absence d'agrément pour la mise sur le marché du coton Bt génétiquement modifié dans tous les pays asiatiques hormis la Chine, la culture de ce coton se répand rapidement. Des législations sur la biosécurité faibles ou inexistantes, et le manque d'intérêt manifesté par les gouvernements permettent l'introduction du coton Bt dans les champs des paysans en fraude ou par manque de vigilance. Cet article résume l'état des lieux de la culture du coton Bt en Thaïlande, en Inde et en Indonésie, et analyse les conséquences de cette culture pour les petits paysans qui, dans le passé, ont largement contribué à la production mondiale du coton.

Le coton utilise plus de pesticides qu'aucune autre culture au monde : plus de 10% des pesticides produits à l'échelle mondiale (dont certains parmi les plus dangereux) et près de 25% des insecticides. Dans le passé, le coton a été une culture majeure pour les petits agriculteurs du Sud. L'Inde en est l'exemple type. Dans ce pays, plus de 17 millions de gens dépendent de la culture du coton et la majorité d'entre eux sont des paysans pauvres faisant vivre leurs familles avec moins de 2 hectares de terre. Plantée seulement sur 5% des terres agricoles, la culture du coton concentre plus de 55% de tous les pesticides utilisés en Inde. Les invasions de nuisibles ont augmenté de manière très importante ces dernières années en raison de l'utilisation intensive de produits chimiques et beaucoup de nuisibles sont devenus résistants aux insecticides disponibles. Les coûts des produits chimiques en augmentation et les prix du coton en diminution sur le marché mondial, ont poussé les agriculteurs dans une spirale d'endettement qui va s'accélérant. N'étant plus capables d'affronter l'humiliation et les pressions provoquées par un endettement croissant et des productions défaillantes, de nombreux agriculteurs (plus de 500 en 1998) auraient absorbé ces mêmes produits chimiques pour mettre fin à leurs jours.

Il n'est pas surprenant que le coton ait été l'une des premières espèces cultivées génétiquement modifiées par l'industrie étant donné que la production est grandement dépendante des traitements chimiques. C'est l'une des cultures transgéniques qui a été la plus rapidement adoptée dès sa mise sur le marché début 1996, qui couvrent à l'époque seulement 0,72 millions d'hectares de coton transgénique aux Etats-Unis, 30000 hectares en Australie, et 2000 hectares au Mexique. Quatre années plus tard, le coton transgénique est cultivé sur environ 5,3 millions d'hectares dans sept pays, occupant 16% des surfaces cotonnières dans le monde. L'augmentation la plus significative de l'utilisation du coton transgénique concerne les Etats Unis, où l'on estime que pour l'année 2000, 60% de la surface emblavée en coton est transgénique. En Chine, le coton transgénique passe de 0,2 millions en 1999 à 0,5 millions d'hectares en 2000. Des augmentations plus faibles ont été constatées au Mexique, en Australie, en Argentine, et en Afrique du Sud. A l'échelle mondiale, le coton occupe la troisième place des surfaces couvertes par les cultures transgéniques, loin derrière le soja et le mais. 28% de la surface totale de coton génétiquement modifié est plantée en variétés Bt (voir figure 1).

Figure 1 : Totalité des zones plantées en coton transgénique en 2000 (Source : James, 2000)

Les lettres Bt sont les initiales de Bacillus thuringiensis, une bactérie se trouvant naturellement dans les sols et produisant une toxine dont les agriculteurs se servent pour lutter contre les lépidoptères (comme les papillons par exemple). Au moyen du génie génétique, les scientifiques ont introduit le gène responsable de la production de la toxine dans un certain nombre de plantes, dont le coton. Les plantes Bt expriment le gène insecticide tout le long de leur cycle de croissance. La variété de coton Bt présentée comme prometteuse en matière d'augmentation de la production et de réduction des pulvérisations d'insecticide, est maintenant promue (en particulier par la compagnie Monsanto) dans de nombreux pays en développement comme une alternative plus sûre pour l'environnement et meilleure marché que la culture cotonnière conventionnelle.

Les résultats sont cependant pas aussi convaincants. Aux Etats-Unis les performances de rendements des variétés de coton Bt Bollgard de Monsanto, ont été irrégulières et parfois décevantes, particulièrement dans le Sud-est de l'Arkansas. Dans la région du delta du Mississipi, les coûts des semences et des traitements ont été significativement plus importants pour les surfaces emblavées avec du Bt pour celles qui l'étaient avec du coton non Bt , car les agriculteurs ont du aussi payer des redevances sur la technologie pour avoir le droit d' utiliser les semences Bt. Une enquête auprès des producteurs de coton conduite par l'USDA (département de l'agriculture des Etats-Unis) en 1997, n'a mis en évidence aucun écart dans les rendements obtenus par les cultivateurs de coton-Bt et ceux utilisant des variétés non-Bt. Des chercheurs chinois ont observé que le coton Bollgard obtenait des performances régulières seulement dans les milieux favorables à la production, avec un paillage plastique et de l'irrigation, ce qui ne correspond pas aux conditions habituelles de culture dans le Sud.

Le gène Cry1Ac qui a été inséré dans de nombreuses variétés de coton Bollgard de Monsanto est plus efficace contre le ver du bourgeon du tabac (Helicoverpa virescens). Cependant le ravageur principal des pays producteurs de coton comme l'Inde, est le ver américain de la capsule (Helicverpa armigera), qui contrairement au ver du bourgeon du tabac est diversement sensible au Cry1Ac , et peut très rapidement produire des résistances en fonction des pressions dues aux sélections. A moins que les plantes de Bt-coton ciblées n'expriment régulièrement la toxine Cry1Ac à des niveaux tels qu'elle tue la majorité des insectes, sa dissémination risque de causer des problèmes. La résistance des vers de la capsule au Bt a déjà été constatée dans les champs. Des scientifiques chinois ont observé une augmentation de la résistance au Bt de 7 à 10 fois plus en 1999. Aux Etats-Unis, l'USDA a publié un document sur l'augmentation de la tolérance au ver de la capsule du coton dans plusieurs régions du sud-est. En Australie, des cas de défaillance du coton Bt ont été attribués à la variabilité de l'expression du gène CryIAc. Le constat de ce problème de résistance aux Etats-Unis a rendu obligatoire la mise en place de refuges de culture de coton non Bt pour en ralentir le développement.

De plus, le fait que la toxine Bt n'agit que sur des chenilles représente un autre facteur affectant les rendements du coton Bt. Les plants de coton sont donc encore sensibles aux insectes suceurs, tels que les mirids, harlequin bugs, cotton stainer bugs et green vegetable bugs, ravageurs qui étaient traités autrefois par les mêmes pesticides que ceux utilisés pour le ver de la capsule du coton. Ces pesticides seront donc toujours utilisés, même en absence d' Helicoverpa, pour limiter le développement d'autres fléaux majeurs.

La question de savoir si la culture du coton Bt contribue directement ou indirectement à l'augmentation des rendements reste discutable. Les rendements mondiaux du coton ont été stationnaires ou ont décliné depuis la fin des années 80. Cela semble affecter en particulier les Etats-Unis, où le manque de diversité génétique dans les variétés commerciales s'est révélé un problème. Un rapport du Conseil international du comité du coton a reconnu que le problème s'amplifierait avec l'utilisation des plantes transgéniques. Cependant, le Dr. Meredith, du service de recherche agricole de l'USDA, bien qu'admettant une relation de cause à effet entre la réduction de la base génétique et la stagnation des programmes d'amélioration, continue à dire que l'utilisation actuelle des variétés transgéniques n'a aucun effet sur les rendements moyens.
Le coton Bt se fraye maintenant lentement un chemin dans plusieurs pays producteurs de coton en Asie. Bien qu'aucun nouveau pays n'ait légalisé les cultures commerciales de coton transgéniques l'année passée, des plantations illégales et accidentelles se sont développées. Ces dernières années ont vu une recrudescence des litiges concernant la culture du coton Bt dans la région. De nombreux groupes ont mis en question la sécurité et la légalité de ces introductions, alors que d'autres ont eu recours à l'action directe, arrachant et brûlant les cultures de coton transgéniques à même les champs.


Plantations illégales de coton Bt en Thailand

L'introduction du coton transgénique s'est heurtée à une violente opposition en Thaïlande. Des semences de coton Bt ont tout d'abord été introduites dans le pays par Monsanto et elles furent testées en champs en 1997. La loi thaïlandaise de 1964 imposant une mise en quarantaine des plantes, aurait exigé que le coton Bt soit testé avant d'être autorisé dans les champs des agriculteurs. Mais elle a été amendée en 1994, et aujourd'hui il n'existe plus que des recommandations non obligatoires en matière de biosécurité.

Depuis le début, les procédures d'essai en champs du coton Bt ont généré des controverses. Trois des 16 membres du Comité de Biosécurité établi auprès du Ministère de l'Agriculture pour superviser les essais de coton Bt faisaient partie de la firme Monsanto. La présence de membres ayant des intérêts matériels dans pareil comité aurait du automatiquement invalider ses résultats. Des agriculteurs, des juristes de l'environnement, et des ONG ont demandé au gouvernement d'annuler ces essais sur le coton transgénique à cause des procédures irrégulières et du manque de réglementations sur la biosécurité. L'opposition s'est amplifiée dans la dernière partie de l'année 1999 lorsque des groupes d'agriculteurs faisant le suivi des plantations de coton ont trouvé la présence de gènes Bt dans des échantillons hors des sites accordés à Monsanto. En Mars 2000, une coalition de 35 groupes d'agriculteurs et des ONG a menacé d'organiser une manifestation de masse si le gouvernement ne répondait pas à leur appel en arrêtant la dissémination expérimentale et commerciale des plantes génétiquement modifiées. Le gouvernement a répondu positivement et a décrété l'établissement d'un moratoire. Il a mis un terme aux essais en champs du maïs et coton transgénique de Monsanto, et a été le premier pays d'Asie à se déclarer " Libre d'OGM ". Cependant les appels répétés pour agir contre la dissémination illégale du coton Bt n'ont pas été entendus.


Dissémination du coton BT en Inde malgré le moratoire commercial.

L'Inde est le troisième plus grand producteur de coton dans le monde, après la Chine et les Etats-Unis, et Monsanto a des visées sur ce pays depuis longtemps. Dès 1990, Monsanto a commencé à négocier avec le gouvernement indien un accord de transfert technologique pour son kit technologique concernant le coton Bt. Les discussions furent interrompues en 1993 à cause d'un désaccord sur les conditions financières du transfert. En 1993, les négociations pour les licences d'utilisation de la technologie Bt commencèrent entre Monsanto et Maharashtra Hybrid Seeds Co. Ltd (MAHYCO). Avec l'accord du gouvernement, la première variété de coton Bt (US Cocker-312) fut importée en Inde en 1996. Elle fut croisée avec les meilleures variétés indiennes par back-cross pour produire des variétés de coton Bt contenant le gène Cry1Ac adaptées localement.

Monsanto a acquis 26% des parts de MAHYCO, qui deviendra plus tard une joint venture à 50/50, formant Mahyco Monsanto Biotech (MMB). Avec les semences et des entreprises à risques partagées (joint ventures) en place, Monsanto était prêt pour lancer le coton Bollgard en Inde. En juillet 2000, MAHYCO a reçu l'avis favorable du Comité indien d'approbation du génie génétique (GEAC) du ministère de l'environnement et des forêts pour conduire des essais en champ dans tout le pays sur un total de 85 hectares, et pour produire des semences sur 150 hectares. Une partie du programme expérimental demandait à MAHYCO de réaliser des évaluations alimentaires sur les graines de coton Bt, la farine et l'huile étant utilisées pour l'alimentation des buffles et des vaches. Il devait en outre vérifier tous les effets sur la santé des animaux, la production et la qualité du lait, et étudier la résistance et l'impact sur les organismes non cibles ainsi que le flux de pollen qui pourrait affecter le coton non transgénique. D'autre part, Mahyco devait fournir une certification officielle que les semences ne contenaient pas le gène " Terminator " et réaliser des études de marché pour déterminer sur quelle surface le coton Bt pouvait être planté.

La commercialisation du coton Bt de Monsanto a été arrêtée en juin 2001 sous la pression concertée d'organisations et de personnes faisant état de fraudes scientifiques dans la réalisation des essais. Finalement le GEAC réclama à Monsanto-MAHYCO de réaliser des essais en champs pendant une année supplémentaire sous la supervision du Conseil de la recherche agricole indien (ICAR). Des militants ont continué cependant de s'opposer à la dissémination du coton Bt. Certains réclament la dissolution du GEAC pour complicité de fraude, et exigent la divulgation publique des résultats des tests.

Par un concours de circonstance MAHYCO poursuit en justice une autre compagnie, Navbharat Seeds. MAHYCO a découvert que cette compagnie commercialisait librement depuis trois ans une variante du coton BT connu sous le nom de Navbharat 151, qui a été plantée sur plus de 10,000 hectares dans le Gujarat. La variété Navbharat 151 a été enregistrée par le Ministère de l'Agriculture du Gujarat en 1998. L'Agence nationale de certification des semences a annulé la licence de mise sur le marché accordée à Navbharat. Les officiels prévoient de poursuivre la compagnie pour l'obliger à payer les agriculteurs qui seront affectés au cas où des mesures de précautions seraient décidées par la suite. Mais ce n'est pas tout, selon Navbharat, la compagnie n'était engagée dans aucune activité liée au génie génétique et n'avait pas même la capacité de le faire. La compagnie dit qu'elle a sélectionné et travaillé sur des semences qui ont été collectées dans des champs de coton en Inde pour produire la variété hybride Navbharat 151, ce qui est une pratique courante pour de nombreuses firmes semencières. Si cela s'avère exact, cela signifierait que les semences proviennent du stock de graines des essais en champs ouverts conduits par Monsanto, ou encore de la pollinisation croisée du coton BT testé par MAHYCO avec d'autres variétés de coton.

Cette affaire montre le manque cruel de capacité dont souffre le gouvernement indien pour instaurer et appliquer des mesures de biosécurité vis à vis des cultures transgéniques. Devant l'immense étendue des terres plantées avec la variété de coton Bt non autorisé, le gouvernement se trouve maintenant face à l'énorme tâche de détruire ces cultures illégales. Le gouvernement a déjà confisqué environ 120 tonnes de coton illégalement planté de manière à empêcher les agriculteurs d'en ressemer les graines. Le coton sera égrainé et ses graines détruites. Cependant, avec les meilleures intentions et malgré tous les efforts, il sera impossible de suivre à la trace chaque semence de coton Bt vendue par la compagnie et semée en champs. Aussi le risque que le coton Bt transmette par croisement les transgènes introduits à d'autres variétés de coton est imminent.

Développement en Indonésie

PT Monagro Kimia, une filiale de Monsanto(US) a commencé les essais de culture de la variété de coton Bt en Indonésie en 1996. Le principal objectif était d'identifier des variétés adaptées localement en particulier dans le Sud Sulawesi. Mais selon la Coalition des ONG pour la biosécurité et la sécurité alimentaire, représentant six ONG indonésiennes et soutenue par 72 autres ONG, PT Monagro Kimia, aurait commercialisé des semences de coton Bt depuis 1998 sans aucune autorisation. PT Monagro déclare que les semences distribuées servaient seulement aux essais. Cependant, la Coalition constate qu'avec plus de 860 agriculteurs achetant des semences et revendant la récolte à PT Monagro pour une distribution sur les marchés locaux, il s'agit bien de commercialisation. Pendant l'année 2000, au moins 5000 hectares ont été plantés en variété de coton Bt dans le pays.

Le 7 février 2001, le Ministère de l'Agriculture a produit un décret autorisant la dissémination limitée du coton transgénique Bt, DP 5690B sous le nom commercial de NuCOTIN 35B ou Bollgard, dans sept départements du Sud Sulawesi. Un mois après, 40 tonnes de semences de coton Bt furent importées par avion d'Afrique du Sud vers le Sulawesi. D'autres suivirent, en provenance d'Australie. Le 17 avril 2001, quelques 500 agriculteurs et opposants aux génie génétique de toute l'Indonésie se rallièrent pour la Journée Internationale de Lutte des Agriculteurs contre les Organismes Génétiquement Modifiés, et manifestèrent devant les bureaux de Monsanto et du Ministère de l'Agriculture à Jakarta. Les agriculteurs appelèrent à la destruction des essais de coton Bt et autres essais transgéniques dans le pays, ainsi qu'à un arrêt des nouvelles disséminations de semences de coton Bt, et à l'expulsion de Monsanto du pays.

Selon la coalition, le décret permettant la dissémination du coton Bt au Sud Sulawesi a été produit à la hâte, sans considération sur les impacts potentiels et en violation des législations en vigueur. Il viole ainsi la Loi indonésienne sur l'environnement (23/1997) puisque aucune étude d'impact environnemental n'a été menée. Il dénie aussi le droit du public à l'information et à être partie prenante dans la prise de décision. En plus, le décret autorise des ventes limitées de ce coton sans aucune restriction sur la surface cultivée. La coalition affirme que le décret a été pour le Ministère de l'agriculture une façon de légitimer les violations antérieures de PT Monagro Kimia. La coalition des ONG a contesté en justice le décret et le 27 septembre 2001 le département rendit un jugement en faveur du gouvernement et PT Mongro Kimia. La coalition porte maintenant le cas devant la Cour Suprême

Il a été rapporté que des invasions de ravageurs (parasites des feuilles et des capsules) ont détruit plus de 180 hectares de coton Bt dans le sud Sulawesi. De nombreux agriculteurs se sont plaints des maigres performances du coton Bt et le gouvernement a admis que plus de 70% des surfaces cultivées en coton Bt n'ont pu produire les rendements escomptés. Le 13 septembre, des agriculteurs du village de Kajang, à environ 230km de la capitale de Sulawesi, Makassar, brûlèrent leurs plantations en signe de protestation. Au moins trois hectares ont été détruits et deux tonnes de coton brut furent brulés. Les agriculteurs demandèrent aussi des explications au gouvernement du Sud Sulawesi sur la raison pour laquelle il permettait que le Sud Sulawesi devienne un terrain d'expérimentation pour une technologie controversée.

Bien que les résultats de la culture du coton Bt soient loins d'être concluants et malgré son rejet par les agriculteurs locaux, le gouvernement indonésien prévoit d'étendre l'autorisation de PT Monagro Kimia pour augmenter les plantations de coton Bt dans le Sud Sulawesi, et pour commencer à le planter dans l'est et au centre de Java en 2002.

Conclusion

La vague actuelle de plantations illégales de coton Bt a relancé l'intérêt accordé aux débats sur les cultures génétiquement modifiées en Asie. La disposition de ces pays à surveiller, gérer et contrôler pareil produit a tout au moins été remise en question. Plusieurs gouvernements, ministères et organes de régulation responsables de la réglementation des cultures transgéniques ont subi de nombreuses critiques. Mais les vrais coupables, les compagnies promouvant le coton Bt- restent confortablement et tranquillement dans l'ombre, en toute impunité. Elles continuent d'agir de manière irresponsable, faisant voter en vitesse des législations ou les ignorant, et utilisant les agriculteurs comme des cobayes pour diffuser leurs produits. Elles introduisent de force une technologie expérimentale, en particulier là où la législation et les infrastructures de réglementation manquent ou sont en discussion, menaçant ainsi de dommages sévères et irréversibles les écosystèmes naturels, la santé et les conditions de vie de centaines de milliers de communautés agricoles. Monsanto doit assumer la responsabilité de ses actes qui violent les lois et les droits des agriculteurs, et mettent en danger la santé des populations et l'environnement naturel.


Cet article est largement basé sur des informations fournies lors d'entrevues personnelles, et d'interviews de Devinder Sharma(Inde), Riza Tjahjadi de PAN Indonesia, et Witoon Lianchamroon de Biothai (Thailand)

Autres sources

  • Devinder Sharma (2001) "The introduction of transgenic cotton in India'. Biotechnology and Development Monitor. No.44/45.

  • International Cotton Advisory Committee (2000). Report of an expert panel on biotechnology in cotton. www.icac.org

  • WR Meredith (2000). "Cotton yield progress - why has it reached a plateau?" Better Crops. Vol.84, No.4.

  • "Monsanto's Bt Cotton violates Thai plant quarantine laws and farmer's rights". A Call for Action from Biothai, Alternative Agriculture Network, Foundation for Consumers, Greennet, Foundation for Thai Holistic Health, 26 September 1999.

  • PANAP (2001). PANAP summary of Bt cotton developments in Indonesia compiled by Sarah Hindmarsh and reviewed by KONPHALINDO and PAN-Indonesia.

  • Various issues of Current Science available at www.iisc.ernet.in/~currsci/

  • WWF (2000). Transgenic cotton: Are there benefits for conservation? WWF International, Gland, Switzerland, www.panda.org/livingwaters


    Référence pour cet article : GRAIN, 2001, Discrète introduction du coton Bt en Asie du Sud-est, décembre 2001, Seedling, GRAIN Publications

    Lien sur internet : www.grain.org/fr/seedling/seed-01-12-2-fr.cfm


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    Author: GRAIN
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