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4. Avec les stratégies locales de conservation des semences traditionnelles, les paysans africains résistent aux multinationales : Cas du Sud-Ouest Bénin

by JINUKUN, Synergie Paysanne et GRAIN | 15 Nov 2008

Par JINUKUN, Synergie Paysanne et GRAIN

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(Suite et fin) La pêche à Grand-Popo

photoSi dans le quartier Kindjinhoué (Ewécondji) ; M. Joachim DANHOUAN, Représentant de l’Union Nationale des Pêcheurs Marins et Assimilés du Bénin (U.NA.PE.M.A .B.) appuie les propos ci-dessus tenus par ses collègues, il ajoute qu’autrefois, il y avait beaucoup plus d’arbres et d’arbustes (mangroves). Mais tel n’est plus le cas aujourd’hui où les végétaux se raréfient. Cette situation serait à mettre en relation avec la raréfaction de certaines cérémonies ancestrales, comme la consultation du « FA », suivi de « avossan* » par l’introduction du christianisme. Ces derniers propos sont confirmés par le vieux Kodjovi Dovlo qui dit qu’ « aujourd’hui, les vieux mêmes ne respectent pas les pratiques ancestrales à cause de la cohabitation entre les religions ancestrales et celles modernes : les Chrétiens vont à la messe en délaissant le vodoun ».

Information et sensibilisation des pêcheurs sur les OGM à Grand – Popo

Quant à Monsieur Alowodo Mensah, il a d’autres explications à la pénurie de poissons de nos jours, avec :

  • la pollution de la mer par le phosphate venant du Togo,
  • l’utilisation des barques motorisées en remplacement de la pêche à la ligne,
  • le refus de certains pêcheurs de contribuer à la cérémonie annuelle qui démobilise les pêcheurs volontaires,
  • la fréquentation de la mer par les femmes en menstrues,
  • l’utilisation de la mer comme évier ou poubelle,

A Avlékété Kpanou, il y a plusieurs vodouns pour lesquels les sacrifices annuels nécessitent des animaux spécifiques : boeuf, mouton, dindon, canard, poulet,….Chaque Vodoun a son animal préféré. En dehors du bœuf sacrifié vivant à la mer « Gnindohou » à plusieurs km par les chefs féticheurs « Hounnon », les autres animaux sont tués et le sang répandu sur les vodouns, tandis que la chair est offerte à la foule pour leur cuisine. Le retour du bœuf à la plage signifie la négation de la cérémonie qui doit être reprise en achetant un autre bœuf. Cette cérémonie d’offrande de bœuf se fait à la même place. Mais ce rituel fait l’objet de conflit depuis le 10 Janvier 2001.

Au Bénin comme dans la plupart des pays africains, les raisons historiques, l’esclavage et la colonisation expliquent pourquoi les pratiques culturales et de pêche avancent à deux vitesses, avec la cohabitation des pratiques religieuses traditionnelles (Vodoun), et celles modernes « Avossan » est une autre variante de « Sanvo » ou « Avossissan » (Christianisme surtout). D’ailleurs, presque tous les Africains allient la vie traditionnelle et celle moderne. Il y a encore quelques décennies, les barques motorisées n’étaient pas connues de la pêche artisanale. A propos de la diminution de la taille des poissons pêchés ou de leur stock, la pêche industrielle avec des bateaux de pêche venant d’Europe est l’une des principales causes. Ceci a d’ailleurs été la cause de conflits tant au Bénin que dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest (Ghana, Sénégal, Mauritanie,….).

Il importe de noter qu’aucun pêcheur rencontré dans les groupements des différents quartiers de Grand-popo ne connaissent les OGM, encore moins « Terminator ».

Deuxième Partie : A propos des semences améliorées au Bénin

Que propose la recherche agricole nationale ?
Dans tous les pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, la recherche agricole nationale évolue à double vitesse et, le Bénin n’y échappe pas.

Riz amélioré produit par le vieux Té Adjara à Kolokoundé (Commune de Djougou)

D’un côté, il y a la recherche agricole traditionnelle qui est nourrie et portée par les innovations traditionnelles depuis la nuit des temps, et qui évolue de façon silencieuse, à son propre rythme, et, de l’autre, la recherche agricole moderne portée par les instituts nationaux de recherche et les facultés des sciences agronomiques. Cette dernière est celle héritée de la colonisation et qui est calquée souvent sur le schéma de la recherche agronomique des pays du Nord.

photoCette recherche agronomique est soutenue par les instituts internationaux de recherche agronomique comme l’Association pour le Développement de la Riziculture pour l’Afrique de l’Ouest - ADRAO devenue récemment Centre Africain pour le riz, l’Institut International pour l’Agriculture Tropicale – IITA, l’IPGRI devenu Bioversity International…..en Afrique, l’IRRI aux Philippines pour le riz, le CYMMIT pour le maïs au Mexique…..Ces instituts internationaux font partie du Groupe Consultatif pour la Recherche Agronomique International (GCRAI) *.

(A suivre)

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Le GCRAI regroupe quinze instituts de recherche agronomique internationale qui sont :
- Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO / WARDA) - Cotonou, Bénin. www.warda.org
- Bioversity International – Maccarese, Rome, Italie. www.bioversityinternational.org
- Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT) – Cali, Colombie. www.ciat.cgiar.org
- Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR) – Bogor, Indonésie.www.cifor.cgiar.org
- Centre International d’Amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) – Mexico, Indonésie. www.cimmyt.org
- Centre International de la Pomme de Terre (CIP) – Lima, Pérou. www.cipotato.org
- Centre International de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) – Aleppo, République Arabe Syrienne. www.icarda.org
- Institut International de Recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) – Patancheru, Andhra Pradesh, Inde. www.icrisat.org
- Institut International de Recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) – Washington, Etats-Unis. www.ifpri.org
- Institut International pour d’Agriculture Tropicale (IITA) – Ibadan, Nigéria. www.iita.org
- Institut International de Recherche sur l’élevage (ILRI) – Nairobi, Kenya. Addis Ababa, Ethiopie. www.ilri.org
- Institut International de Recherche sur le riz (IRRI). Los Banos, Philippines. www.irri.org
- Institut International de Gestion de l’eau (IWMI) – Battaramulla. Sri Lanka. www.iwmi.cgiar.org
- Centre International pour la Recherche en agroforesterie (ICRAF). Nairobi, Kenya. www.worldagroforesteriecentre.org
- Centre Mondial sur le poisson (WorldFish Center/ICLARM) – Penang, Malaysie. www.worldfishcenter.org

Author: JINUKUN, Synergie Paysanne et GRAIN
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